Land of hope – Avis +/-

Présentation Officielle

Un tremblement de terre frappe le Japon, entraînant l’explosion d’une centrale nucléaire.

Dans un village proche de la catastrophe, les autorités tracent un périmètre de sécurité avec une bande jaune qui coupe en deux la localité. Une sorte de ligne de démarcation absurde, entre danger bien réel et sécurité toute théorique.

Au sein de la famille Ono, les parents, âgés, choisissent de rester. Leur fils et son épouse acceptent d’être évacués pour fuir la radioactivité…

Avis de Valérie

Fukushima a marqué les esprits et le monde entier a compati face à ce drame à la fois humain, social et financier. Ce que peut-être les Français ne savent pas c’est qu’au sein même du peuple nippon, les conséquences ont été terribles de par l’ostracisation des « réfugiés ». Comme s’ils avaient la peste, ils ont été chassés, rejetés, montrés du doigt et battus même dans des villes trop proches du lieu de la catastrophe pour se la jouer pucelle.

Coincés sur dans un archipel malmené par les eaux et les tremblements de terre, le gouvernement n’a – a priori – que le choix de minimiser les effets de telles catastrophes et se voit demander (exiger ?) l’obéissance civique et la participation à l’effort afin d’éviter la panique de tout un peuple.

Tout cela est le sujet de Land of hope. Le réalisateur choisit de situer son action quelques temps après Fukushima. Un tremblement de terre ébranle une autre centrale nucléaire et les autorités locales prennent en main l’évacuation des personnes proches. Ils tracent une ligne qui ne peut qu’être arbitraire car au mètre près, il est décidé que des voisins sont en danger et doivent être évacués alors que la famille Ono dont la maison est située juste en face est décidée épargnée.

Alors que les parents décident de rester car déjà très âgés, ils poussent leur fils et sa femme à faire leur vie pas très loin dans une petite ville que le gouvernement juge saine…

Sion Sono dénonce à sa manière tous ces mensonges de l’état, la mesquinerie des Japonais, leur volonté affirmée de rester dans l’ignorance et l’exclusion de la vie sociale de ceux qui se posent des questions, émettent des doutes, ou cherchent quelques vérités.

De notre point de vue, le propos est mou, noyé dans beaucoup trop de longueurs. Mais on peut imaginer que cette révolte qui nous semble mineure est pour le peuple du Soleil levant une révolution. D’autant que la construction du scénario très linéaire devient lisible par beaucoup, même par les Européens, par exemple. Le message peut se propager sur la terre entière…

Les acteurs sont très bons, quelques fois un peu trop ‘théâtre japonais’, mais ça n’est pas vraiment choquant. Du point de vue occidental, le long métrage aurait dû être amputé d’une bonne demi-heure, qui certes faisait la part belle aux personnages, mais n’avançait en rien la réflexion.

Une expérience intéressante surtout si vous connaissez plutôt mal ce pays, et c’est aussi un drame familial qui symbolise la détresse de tout un peuple vivant dans l’attente du tsunami qui détruira toute vie.

Fiche Technique

Sortie : 24 avril 2013

Durée : 133 minutes

Avec Isao Natsuyagi, Jun Murakami, Megumi Kagurazaka, etc.

Genre : drame