La vie du bon côté – Avis +

Présentation de l’éditeur

Reprendre goût à la vie à l’heure où on ne s’y attend plus !

Ce matin-là, Kento décide de prendre les choses en main. On peut le comprendre. A vingt-huit ans, il habite encore chez sa mère, souffre de rhume des foins et n’est pas très vaillant au lit avec sa petite amie. Il traîne toute la journée dans l’appartement, guère plus actif que son grand-père qui partage leur vie et ne cesse de se plaindre.

Ce jour-là, Kento décide donc d’assister son grand-père dans son désir d’une mort digne et paisible. Mais paradoxalement c’est le vieux monsieur frappé par la déchéance qui va redonner à son petit-fils le courage d’affronter les défis que lui pose l’existence.

C’est ainsi qu’un jeune homme et son grand-père redécouvrent le goût de leur vie, précaire, éprouvante mais unique, en s’appuyant l’un sur l’autre.

Avis d’Emilie

Ce roman est vraiment très contemporain pour le Japon. Il traite en effet du vieillissement de la population et de l’indolence de la jeunesse. Ces thèmes, qui peuvent pourtant sembler opposés, vont se rejoindre ici.

Kento a trente ans et prépare un concours de notariat. Son grand-père a 90 ans et tous les deux vivent chez la mère de Kento, qui est aussi la fille du grand-père. La situation domestique est tendue. Le grand-père se sent de trop et répète à qui veut l’entendre, à longueur de journée, qu’il encombre et qu’il veut mourir.

Kento réfléchit beaucoup à ces paroles, et après une longue réflexion décide qu’il doit aider son aïeul pour mériter le titre de bon petit fils. Mais il faut pour cela respecter le souhait du grand-père : mourir sans souffrance. Pas question donc de le pousser dans les escaliers ou de lui donner des médicaments : il faut une méthode sûre.

En se documentant, Kento apprend que plus on favorise leur autonomie, plus les vieux vivent longtemps. Au contraire, si on les aide de trop, ils se laissent dépérir. Il décide donc que désormais, il doit éviter à son grand-père tout effort inutile. Une relation nouvelle s’installe. Kento parait très attentif, très respectueux alors qu’à chaque instant, il prie pour que sa méthode soit efficace. Curieusement, cette décision soudaine de donner la mort va décider le trentenaire à prendre sa vie en main.

Il y a un énorme décalage entre le thème et l’écriture. Le ton est toujours très froid, neutre, médical, alors qu’on pourrait s’attendre à beaucoup de pathos. Tandis que l’un dépérit, l’autre se découvre une énergie qu’il ne soupçonnait pas. Les deux évolutions parallèles permettent de réfléchir à la société japonaise actuelle.

On rit parfois, un peu jaune, certes, devant les réactions et décisions des personnages. Toute l’histoire tourne autour de Kento et de son grand-père, et quelques personnages secondaires attachants viennent parfois émailler le récit : la mère, la petite amie… La fin est terriblement frustrante.

On passe une excellent moment et on se retrouve à réfléchir avec Kento : vivre si vieux est-il réellement un progrès de notre société ?

Fiche Technique

Format : broché

Pages : 144

Éditeur : Philippe Picquier

Collection : Littérature grand format

Sortie : 24 août 2017

Prix : 16,50 €