La rebelle de Glory’s gate – Avis +

Présentation de l’éditeur

Non, elle ne quitterait pas sa chambre ! Non, elle n’avait pas envie de prendre l’air, et encore moins de se « distraire » ! D’ailleurs, depuis l’accident qui l’avait – temporairement ? – privée de la vue, Izzy la rebelle n’avait plus envie de rien. Tout ce qu’elle voulait, c’était qu’on lui fiche la paix et qu’on la laisse ruminer les souvenirs du temps où elle était encore la plus intrépide, la plus audacieuse, la plus indomptable des trois filles Tristan.

Plongée dans ses pensées, elle entendit à peine les pas qui pourtant résonnaient dans son dos. En revanche, elle sentit très bien les bras solides qui l’empoignèrent par surprise, avant de la jeter sans vergogne sur des épaules au moins aussi solides. « Mais qu’est-ce que vous faites ? » hurla-t-elle,encore plus outragée qu’effrayée. « Lâchez-moi ! Qui êtes-vous ? » Une voix de stentor fit les présentations sans manières : « Je m’appelle Nick Hollister. Et inutile d’appeler au secours , ce sont vos sœurs elles-mêmes qui m’ont payé pour vous emmener. Un peu de patience, et vous saurez où et pourquoi. »

Avis de Callixta

La troisième sœur Tristant, Izzy était attendue pour de multiples raisons. La première est que nous avons appris à la connaître dans les romans précédents. La plus jeune des sœurs est aussi la plus terrible, une casse-cou qui mord la vie à belles dents et n’a montré aucune des tendances à la perfection de ses sœurs. Elle a même poussé l’insolence dans le dernier tome à subir un grave accident et à devenir aveugle. Pour Jed Tristant, le père abusif des trois filles c’est encore une façon de lui rappeler à quel point Izzy est indigne de l’héritage familial.

Les autres raisons qui nous faisaient attendre ce tome avec impatience était qu’Izzy ne pouvait être que durement éprouvé par son accident, elle qui ne jure que par l’activité physique et une forme olympique. La sportive risque-tout est soudain handicapée et terrorisée par ce qui lui arrive. C’est pour la tirer de son marasme que ses sœurs vont contacter Nick, propriétaire d’un ranch et surtout habitué à traiter avec les personnes en souffrance. Manu militari, Izzy est conduite dans le ranch et poussé dans ses retranchements.

Disons le tout de suite, ce troisième épisode est le meilleur de la série à ce jour. Susan Mallery se trouve parfaitement dans son élément, mêlant émotions et leçons de vie directes et sans fard à un rythme endiablé. Izzy est comme bloquée dans son évolution, terrorisée par sa cécité partielle mais encore plus par les risques d’une intervention chirurgicale.

L’essentiel du roman va être le tête-à-tête musclé qui va opposer Nick à Izzy. Susan Mallery est réputée pour ne pas traiter de façon classique les situations très basiques de la romance. Nous en avons la preuve ici. Pas d’apitoiement inutile sur le handicap d’Izzy mais une sévère remise en cause de la jeune femme assénée à coup de dialogues enflammés par Nick et parfois par les membres de son entourage. Ça claque, froidement et durement la plupart du temps, sans langue de bois aucune. Izzy est loin d’être impuissante et se défend bec et ongles. C’est tellement bien fait que la lente remontée vers la lumière de la jeune femme est très crédible et incroyablement émouvante.

Les deux personnages sont riches et très bien développés particulièrement Izzy que nous connaissions déjà mais dont nous suivons davantage le point de vue. La jeune séductrice volontairement insouciante qu’elle pouvait sembler être à la lecture des deux premiers épisodes va apparaître sous un autre jour et elle gagne singulièrement en profondeur. Nick est plus en retrait mais son rôle est fondamental et il incarne parfaitement le cow boy peu bavard et assez rude. Il a ses propres problèmes à gérer que nous allons peu à peu découvrir. Autour d’eux, il n’y a que Aaron, l’assistant gay de Nick qui sort du lot. Ce personnage qui aurait pu être caricatural est aussi efficace que Nick quand il faut dire les quatre vérités à quelqu’un. Son humour, son franc-parler et son côté très sympathique le rendent vraiment indispensable à l’histoire.

L’intrigue générale qui tient la série depuis le début est évidemment présente. Garth, le frère des sœurs Tristant, le fils naturel de Jed poursuit sa vengeance et lui aussi se dévoile peu à peu. Ses propres souffrances, son inflexible volonté de se venger sont de mieux en mieux perçue et devraient connaître leur dénouement dans le tome suivant, le dernier de la série. Heureusement, les aspects caricaturaux de certains personnages comme Jed sont bien mieux maitrisés dans ce troisième opus et cette vengeance improbable le devient soudain bien moins.

Susan Mallery a donc parfaitement relevé le défi de cette histoire classique qui rappelle les grands moments de la romance d’antan avec une héroïne aveugle mais qui a de grandes chances de guérison. Elle prend le contrepied de ce qui a été déjà écrit et donne un roman plein de force et de passion et dont le message est loin d’être inintéressant notamment sur le traitement des mal- voyants ou des personnes handicapés.

La série a monté en puissance, chaque tome augmentant le niveau. Voilà qui augure bien du dernier tome où nous retrouverons donc, Garth et Dana.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 342
Editeur : Harlequin
Collection : Prélud’
Sortie : 1 août 2010
Prix : 5,35 €