La promesse d’une rose – Avis +

Présentation de l’éditeur

A bientôt quarante ans, et après s’être longtemps consacrée corps et âme à son travail d’avocate, Helen donnerait tout pour avoir enfin un bébé – une petite fille délicate et jolie comme une rose. Hélas, sa vie amoureuse est presque un désert. Presque – car, depuis quelque temps, Helen surprend les regards brûlants d’Erik, un homme charismatique, très séduisant, qui travaille avec son amie Dana Sue, et dont la seule présence suffit à l’électriser.

Seulement voilà, Erik ne s’en est jamais caché, il ne veut pas de famille, lui qui a déjà perdu une femme. Tiraillée entre le désir violent qu’elle éprouve pour cet homme et son propre désir d’enfant, devenu irrépressible, Helen hésite à tomber dans les bras d’Erik. Mais, dans la confusion de l’urgence, elle laisse germer dans son esprit l’idée désespérée d’avoir un bébé coûte que coûte. Et de devenir la maîtresse d’Erik sans l’avertir qu’elle espère de toutes ses forces tomber enceinte…

Avis de Marnie

Ecartons d’emblée le sujet qui fâche ! la quatrième de couverture… Peut-on me dire quel est l’intérêt de révéler ce qui ne se passe que dans le dernier tiers du roman ? Incompréhensible et désagréable !

Voici donc le dernier tome de la trilogie des Sweet Magnolias, une jolie histoire qui suit en fil d’Ariane le thème évoqué depuis le début des deux récits précédents… la trahison ! Après que le mari de Maddie la quitte pour une autre femme plus jeune, ou que Ronnie ait trompé Dana Sue qui l’a jeté dehors, avant de réaliser qu’ils avaient fait la plus grosse des erreurs, voici Helen qui n’hésitera pas à tromper ses proches pour obtenir ce qu’elle souhaite le plus au monde, risquant de détruire des années d’amitié et les débuts fragiles d’une relation amoureuse…

Même si nous n’avons pas le caractère à nous identifier au personnage d’Helen, qui paraissait être la moins sympathique des Sweet magnolias, Sherryl Woods a le talent de nous la faire apprécier, notamment en nous montrant dans cette histoire sa vulnérabilité et son indécision, sa solitude intérieure et ses élans fous de générosité. On oublie alors sa dureté, son amertume et son agressivité pour découvrir peut-être celle qui des trois héroïne a le plus soif d’absolu. Quelque part, l’amour qu’elle porte à Erik devient secondaire dans ce récit, le lecteur étant focalisé sur l’évolution de la réflexion d’Helen, ses doutes, les manques et les désirs plus ou moins avoués de cette quadragénaire, à la croisée des chemins, et qui sait que les choix qu’elle doit absolument faire dans l’immédiateté transformeront à jamais sa vie.

C’est très bien vu : nous n’aurions peut-être pas agi de la même façon, mais nous la comprenons ! S’oppose alors le héros au caractère aussi fort que celui d’Helen. Erik a ses propres démons à combattre, n’ayant jamais surmonté un drame subi des années auparavant. Emporté par les évènements qui s’enchaînent, il tente de nager à contre courant pour retrouver une certaine autonomie et une bienheureuse solitude qui le préserve de la douleur. Mais, il découvrira que la solution à ses problèmes n’est ni dans le rejet des gens qui lui sont proches, ni dans la fuite…

L’histoire pouvant s’écrire en fait en deux lignes et certainement jugeant avec sagacité que l’intrigue était trop mince, Sherryl Woods a l’excellente idée de faire intervenir un autre personnage qui n’a ici plus rien de secondaire, vu la place anormalement importante occupée par sa propre évolution… Karen, qui seconde Erick en cuisine, abandonnée par son mari, élevant seule ses deux enfants. Voici une jeune femme attachante, à l’enfance difficile, qui lutte depuis des années pour se faire une place dans le monde, mais qui tombe peu à peu dans un gouffre sans fin.

Honnêtement, il est réconfortant enfin de voir dans une romance, une femme qui ne peut pas être une wonderwoman qui arrive à gérer sa carrière de main de maître tout en étant une maman de choc ! Nous avons ici une femme victime de circonstances qui subit plusieurs échecs et qui après plusieurs coups du sort, ne sait plus comment faire face à la situation, sans qu’elle soit présentée comme une faible fleur geignarde ou même que l’homme dont elle est tombée amoureuse la sauve de son triste sort. Elle remonte peu à peu la pente, aidée par les Sweet magnolias, prend du recul et sa nouvelle relation est un plus dans sa vie mais non son point d’ancrage…

Donc, le troisième tome de cette série nous fait regretter de quitter Serenity, toujours montrée comme une petite ville où les ragots qui circulent sont plus importants que ce qui se passe dans le monde, qui a perdu une grande partie de ses activités économiques, mais prête à renaître de ses cendres avec de l’astuce et de la bonne volonté… Un petit clin d’oeil à une Amérique dont les rouages sont grippés et que l’on sent actuellement en quête d’un nouveau souffle !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 441
Editeur : Harlequin
Collection : Prélud’
Sortie : 1er mars 2008
Prix : 4,95 €