La petite arabe – Avis +

Présentation de l’éditeur

Nous sommes à Houston (Texas), au début de la première guerre du Golfe. Jasira n’a que treize ans mais elle est déjà une femme, à en juger par l’effet qu’elle produit sur les hommes. En particulier sur son voisin, un  » patriote  » qui a l’âge de son père et laisse traîner des numéros de Playboy sur la table basse du salon.

Mais tout cela n’est rien à côté des remarques que lui attirent sa peau mate et son type oriental. Embarrassée par un corps dont les réactions lui échappent, tyrannisée par son père, agressée par son entourage, Jasira est perdue. Tout le monde cherche à la manipuler. Tout le monde, sauf Melina, qui se refuse à la traiter en objet.

Avis de Na Dia

 » Parce que je plaisais trop à son petit ami, ma mère m’a envoyée habiter avec Papa.  » Voilà comment s’ouvre ce livre où l’on ne sait pas très bien où l’on met les pieds. Jasira est une toute jeune fille de 13 ans quand sa mère, qui n’a jamais su s’occuper d’elle, l’envoie vivre avec son père, un homme qu’elle ne connait à peine, au moment où Jasira aurait le plus besoin d’une mère à ses côtés. On suit cette jeune fille dés son installation chez ce père qu’elle ne connait pas, et l’on se rend compte très vite que quelque chose, en elle, la perturbe !

Le fait qu’elle fasse plus vieille que son âge, les regards qu’elle attire et les réprimandes incessantes de son père, font qu’elle va bientôt tout faire pour provoquer des réactions chez les hommes qu’elle rencontre, plus par curiosité que par réelles envies. Mais on en vient tout de même à se demander si, finalement, elle est consciente de ses actes ou pas.

Car ce qui s’avérer être de la curiosité, fait vite place à quelque chose de plus complexe. Et à partir de ce moment, Jasira rentre dans une spirale infernale dont elle ne sortira pas indemne, tout comme son voisin dont elle s’est entiché et qu’elle laisse faire ce qu’il veut avec elle, sans se rendre réellement compte des conséquences que cela implique.

Écrit à la première personne, ce roman nous fait donc plonger tête la première dans la vie de Jasira. Pour un roman qui se voulait crû et dérangeant, l’auteur rempli parfaitement sa mission. Elle emploie un langage assez violent et réaliste afin de ne pas minimiser les actes dont se rendent coupables tout les personnages.

Nous sommes poussés par une certaine curiosité malsaine à vouloir connaître la fin de cette histoire, à vouloir savoir comment cette jeune fille va s’en sortir entre un père tyrannique et qui la bat « pour son bien », une mère qui la prend pour une rivale, un voisin qui abuse d’elle, un petit ami tout aussi dérangé et une voisine qui cherche à la sauver de tout ça mais qui ne voit pas le mal qui la ronge… Bref, l’histoire d’une fille perdue, qui ne sait vers qui se tourner et qui finit par apprendre de ses erreurs, mais à quel prix !

A ne mettre qu’entre des mains averties !

Un film a été adapté de ce roman, Tabou(s), réalisé par Alan Ball, à qui l’on doit les excellentes séries Six Feet Under et True Blood et scénariste de American Beauty, avec en vedette Aaron Eckhart, Toni Colette et Summer Bishil dans le rôle de Jasira.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 378

Editeur : Points

Prix : 7,50€