La Fin des temps

Ce chef-d’oeuvre nous annonçait le changement de siècle, avec un an d’avance à savoir en 1999, et son lot de désagréments comme avoir un an de plus, le bug de l’an 2000, Windows 2000 ainsi que l’arrivée de Satan sur Terre. Le film bien qu’évoquant l’ensemble des points cités précédemment s’axe tout particulièrement sur le dernier. Etant actuellement en 2003, je ne pense pas m’attirer vos griefs en vous annonçant que seuls la moitié des problèmes listés ci-dessus se sont effectivement réalisés. Schwarzenegger a remporté une fois de plus une bataille, électorale celle-ci aussi pusique Satan ne visait pas le poste de gouverneur de Californie mais la Mairie de New York.

Attachons nous plus en avant à détailler le scénario et les dialogues époustouflants. Premièrement le héros, notre cyborg autrichien préféré, est un ancien policier dont l’honnêteté et la droiture ont conduit sa femme et sa fille a être sauvagement assassinées et donc à avoir du ressentiment non pas envers sa totale incompétence à séparer vie personnelle et professionnelle mais à D’ieu. Cela l’a conduit sur une pente rendue savonneuse par l’alcool et par des repas qui l’auraient certainement disqualifé pour le concours de Mister Universe.

C’est donc la douleur à fleur de peau, parfumé au whiskey, qu’il se promène dans la Grosse Pomme aux Deux Tours intactes et que, tel Aragorn, il cherche à protéger du Malin l’anneau d’une jeune fille. Lors des ses pérégrinations il nous gratifie de merveilleux dialogues comme : »J’aurais dû le tuer il y aurait eu moins de paperasses. » ou « Entre votre foi et mon glock neuf millimètre, je choisis le glock! ». C’est donc un pur rationnaliste qui s’en va vers le chemin de la foi encadré sur la voie par des catholiques qui, loin de s’associer avec le Diable, le combattent, preuve qu’il s’agit bien là d’une fiction.

Le jeu des acteurs est digne d’être intégré à tout cours d’art dramatique mono-grimace. De même qu’une pendule arrêtée donne la bonne heure au moins deux fois par jour, Schwarzenegger choisit la bonne mimique deux fois dans le film.

Mais revenons au scénario. En 1979 un bébé est marqué dès la naissance pour être la future du Diable qui 20 ans plus tard prend possession d’un trader de Wall-Street et essaie de la retrouver. Le bébé devenu femme entre temps, s’appelle Christine York, le jeu de mot est évident, passons. Cette femme donc a été confiée à une portugaise adepte de Satan mais par le truchement du hasard se retrouve dans les bras de Jericho (Schwarzy) dont les trompettes calibres 9 mm font tout exploser. Comme l’accouplement doit obligatoirement avoir lieu le 31 décembre 1999 entre vingt-trois heure et minuit, le Diable cours à la recherche de sa promise le chronomètre à la main. Pendant ce temps Jericho, réfugié chez les catholiques, essaie de comprendre ce qu’il se passe étant donné qu’il est plus habitué à distribuer du plomb qu’à en avoir dans la cervelle. Il apprend des choses intéressantes comme la création du calendrier Grégorien afin de faire coincider la fin des temps avec le 31 décembre 23h59 heure de New-York. Cela prouve au monde entier qu’en ce temps là il y avait de grands savants qui devineraient que New-York serait la future Babylone et avaient calculé le décalage horaire exact avec le méridien de Greenwich. Heureusement que par ordonnance royale le 4 octobre 1582 a été immédiatement suivi du 15 octobre 1582 car sinon le Diable serait arrivé le 20 décembre juste pour le début de l’hiver et, dégoûté, s’en serait retourné chez lui.

Ce qui reste curieux dans ce film et reste à ce jour inexpliqué, c’est pourquoi le Diable, étant arrivé sur Terre puisqu’il prend possession d’un trader, a-t-il besoin d’aller courir la gueuse ? Puisqu’il est déjà sur Terre, ne perd t’il pas son temps à essayer d’avoir ce qu’il ne peut pas avoir ? N’a-t-il pas lu le scénario avant ? Cela est d’autant plus idiot de sa part que vu le nombre de ses adeptes à New-York, tous armés d’objets contondants mais pas trop dangereux car le héros doit quand même rester en vie, il aurait pu devenir Maire de New-York juste en attendant les prochaines élections.