La fiancée de Case Fortune/Une passion anglaise – Avis +/- et +

Présentation de l’éditeur

La fiancée de Case Fortune de Peggy Moreland

Quoique méfiante à l’égard du richissime Case Fortune, qui représente le type d’hommes qu’elle a juré de fuir comme la peste, Gina Reynolds finit par succomber à la cour assidue de cet homme aussi séduisant qu’attentionné. Après tout, pourquoi un milliardaire tel que lui ne pourrait-il pas s’intéresser à une femme comme elle ? Et puis, s’il l’a demandée en mariage, c’est bien la preuve de sa sincérité. Du moins le croit-elle, jusqu’à ce qu’elle découvre, le cœur brisé, qu’il s’est bel et bien servi d’elle…

Une passion anglaise de Julie Cohen

Délicieusement troublée par l’homme au charme envoûtant qu’elle vient d’engager pour sa nouvelle campagne de publicité, Jane Miller se paye l’audace de l’inviter à dîner. Mais lorsque celui-ci accepte, Jane sent la panique la gagner. Parviendra-t-elle à être à la hauteur ? Aussi sollicite-t-elle par mail les conseils de son vieil ami d’enfance, avec lequel elle a récemment renoué sur Internet. Lui, au moins, n’hésitera pas à lui dire exactement de quoi rêve un homme pour un premier rendez-vous. Sauf que Jane ne peut imaginer que ce dernier et l’homme qui la trouble tant ne font qu’un…

Avis de Marnie

Voici deux histoires à l’opposé de la romance actuelle, que ce soit par l’esprit, l’écriture et disons le franchement, la sensibilité. Est-ce le fait que le premier soit écrit par une américaine et le second par une anglaise ? Nous y voyons plutôt une différence de génération. Le premier reste de facture plus que classique et reproduit des clichés qui deviennent agaçants à la longue, alors que le second joue malicieusement avec… il s’agit d’une différence générationnelle !

La fiancée de Case Fortune de Peggy Moreland

Cinquième roman d’une série qui en comporte six Dakota Fortunes dont chaque récit est écrit par un auteur différent, publiée en 2007 aux Etats-Unis (et dont inexplicablement Harlequin Passion fera paraître le premier tome au mois de juin…) cette histoire de milliardaires texans commence de manière sympathique et enthousiaste. Il est vrai que Peggy Moreland est un écrivain assez talentueuse. Elle a tout de même été deux fois finaliste des Rita Awards, ce qui était mérité… En près de vingt ans de carrière, elle nous a surtout entraîné dans un même genre de romances, situées principalement dans des petites villes ou des ranches de l’état d’où elle est originaire et dans lequel elle réside, le Texas.

Cette connaissance et une vraie sincérité constituent un des points les plus positifs de cette histoire. Nous ressentons l’amour qu’elle éprouve pour son pays lorsqu’elle nous fait visiter quelques endroits sympathiques qui nous donnent envie de prendre immédiatement l’avion pour aller admirer ces magnifiques paysages texans. Mais, il faut d’autres éléments pour créer un bon roman.

Le héros a cette dureté sans concession qui là encore s’intègre bien dans le contexte. Certains trouveront même son manque de scrupule plus qu’antipathique, Case n’hésitant pas à se jouer des sentiments qu’il s’efforce de susciter chez l’héroïne, tout ça pour s’enrichir un peu plus… Toutefois, même si son caractère peut franchement choquer (même ses proches) le bémol ne vient pas de lui, mais de l’héroïne… qui semble sortir de certaines histoires qui nous étaient contées dans les années 80. Nous avons droit à la panoplie de clichés d’usage, du «jamais avant le mariage», jusqu’à «je suis gentille, mais alors très très gentille, et je n’aime pas tous ces gens riches»… Ethérée, douce, naïve et bien entendu vierge, elle vit dans son monde de livres pour enfants et son innocence frôle la niaiserie. Dommage, le héros méritait bien mieux comme adversaire !

A cause de cet aspect agaçant et superficiel, le récit est bancal et peu approfondi, la famille Fortune est à peine évoquée, on aperçoit au loin un ou deux membres qui semblent tous avoir des problèmes mais qui ne nous sont pas contés, ce qui nous empêche de nous attacher à l’histoire. Ce récit à la trame d’un classicisme qui oublie de se renouveler, nous laisse donc sur notre faim, alors qu’il promettait tant ! Il faudrait que Madame Moreland pense à moderniser ses personnages. Pour la collection Passion, les scènes sensuelles pourraient être lues par des pré-adolescents, c’est dire l’aspect trop gentillet de ces scénettes… Au vu du talent indéniable de l’auteur, c’est vraiment dommage. Au final, une histoire aussi vite lue, qu’oubliée !

Une passion anglaise de Julie Cohen

Quand on a été impressionné par un roman d’un nouvel auteur au point de vouloir l’interviewer, il est normal de ressentir un petit pincement au coeur à l’idée de lire une autre de ses histoires, voir ainsi si nous ne nous sommes pas trompés. Même si l’écho est plus que favorable une pointe d’appréhension subsistait, mais qui s’est totalement effacée devant l’indéniable talent de Julie Cohen.

Nous retrouvons avec intérêt la même façon d’appréhender son histoire que dans La maison des amants : un début de comédie ou règnent malentendus et spontanéité… pour basculer au tiers du récit dans une intrigue plus grave avec les liens familiaux au coeur du récit où tout ne se terminera pas de façon idyllique, mais suite à ce parcours initiatique les héros se trouveront eux-mêmes…

La très bonne idée, ici, est d’avoir inversé les rôles. Le héros est un top model intérieurement peu sur de lui, blessé à l’idée de ne représenter qu’une image attrayante aux yeux de la femme dont il est amoureux. Notre héroïne est une mordue du travail, qui ne sait pas nouer des relations qu’elles soient amicales ou sentimentales, cherchant à prouver aux autres qu’elle est une battante compétente et dynamique, oubliant de s’interroger sur ce qu’elle attend de la vie. Les clichés sont donc retournés, ce qui renouvelle le classicisme de la trame. Il est si sympathique de constater que nos deux héros se montrent humains ! Indécis, timides, vulnérables, ils deviennent audacieux, désinhibés, passionnés suivant les situations, les revirements et les affres de l’introspection les rendant attachants…

Le ton est spontané, le style alerte, le récit se déroulant avec une rapidité réjouissante, alors que les scènes sensuelles sont d’une modernité plus qu’appréciable. En effet, certaines scènes sensuelles sont imprégnées de ce langage concret et direct qui constitue un des points positifs de Julie Cohen, même si la traduction semble avoir choisi des termes allusifs d’usage pour éviter de choquer [[dommage, ce problème récurrent moralisateur français n’apparaissait pas dans La maison des amants]]… Ainsi, voici « le membre viril » qui refait son apparition, heureusement que les fesses sont encore là !

D’autre part, les personnages secondaires sont attrayants… une autre idylle se joue de façon humoristique mais émotionnelle en arrière-plan, par petites touches, idée qui contribue à donner du rythme au récit, et qui retient tout autant l’attention du lecteur. Nous sentons présente tout au long de l’histoire, cette fraîcheur un peu décalée qui fait l’originalité de Julie Cohen. Un auteur vraiment à suivre !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 472
Editeur : Harelquin
Collection : Passions
Sortie : 1 mai 2008
Prix : 5,95 €