La femme qui lisait des romans anglais – Avis +/-

Présentation de l’éditeur

Raison et sentiments…
Pour Juliet, la quarantaine, mère de trois enfants, mariée depuis vingt-trois ans à François, cet éternel dilemme aurait pu rester d’ordre purement littéraire. Mais sa rencontre avec Jeremy, un photographe libre de toute attache familiale, va la mettre face à ses contradictions.

Que s’est-il passé pour qu’elle succombe ainsi à l’adultère, elle qui se croyait comblée par sa vie conjugale ? Et qui choisir quand l’adultère ne surgit ni par ennui, ni par lassitude ? Quand l’amour pour l’un n’altère pas l’amour pour l’autre ? Et par la suite, comment trouver consolation quand il a fallu choisir, donc renoncer à une partie de soi ?

Persuadée qu’elle trouvera des réponses auprès des héroïnes de la littérature anglaise, qui la renvoient à sa mère disparue brutalement quand elle était petite fille, Juliet revient aux intrigues de ses romans préférés. Si elle va d’abord chercher arguments et réconfort auprès des héroïnes de George Eliot, Jane Austen ou Virginia Woolf, c’est pour, petit à petit, devenir elle-même personnage de roman anglais.

De Travistock Square à Londres au boulevard Richard-Lenoir, des plages de Rio de Janeiro en passant par le divan d’une psy, ce roman interroge la condition féminine, l’amour et le mariage, mais aussi la violence du monde contemporain.

Avis de Claire

Quel titre magnifique ! Nul doute que beaucoup de lectrices se sentiront concernées… Juliet, d’origine anglaise, professeur de sociologie, mariée depuis vingt-trois ans et maman, est à un tournant de son existence. Elle le sait, elle le sent. Sa liaison tout à fait improbable et pas du tout calculée avec un photo-reporter a bouleversé le champ de ses possibles. Pour y voir plus clair, elle décide de commencer une thérapie mais aussi de reprendre le carnet de notes de sa mère, consacré entièrement aux romans anglais…

La réponse à toute chose serait-elle dans un roman de Jane Austen ? Beaucoup en sont convaincus… Convoquant des figures emblématiques de la littérature anglaise, comme Henry Trollope, Thomas Hardy ou encore Virginia Woolf, Silvia Tabet fait osciller son roman entre rêve et réalité. Si ses réflexions sont souvent passionnantes, et pleines d’esprit, on peine à s’attacher à son héroïne.

A force de se chercher Juliet s’égare, et nous perd en cours de route. Finalement, de pages en pages, ce n’est pas tant sa décision, qui de son amant ou de son mari doit-elle aimer, qui nous intéresse, mais plutôt, comment elle va analyser tel événement de sa vie par le prisme de la littérature. Pour ces pages-là, ce roman vaut le détour.

Car, on est bien d’accord avec la vision de l’autrice, qu’y a-t-il de plus réconfortant que de « se promener sur la lande, marcher dans Londres et s’arrêter au musée, cesser toute activité pour se réfugier autour du thé, visiter des ruines ou bien encore monter à cheval » ? Et surtout si ce n’est que dans des livres, ils ne peuvent être qu’anglais…

Fiche technique

Format : broché
Pages : 365
Editeur : JC Lattès
Sortie : 10 avril 2019
Prix : 19,90 €