La chute des géants – Avis +

Présentation de l’éditeur

En 1911, les grandes puissances vivent leurs derniers instants d’insouciance. Bientôt la guerre va déferler sur le monde… Cinq familles – américaine, russe, allemande, anglaise et galloise – vont se croiser, s’aimer, se déchirer, au rythme des bouleversements de l’Histoire : la Première Guerre mondiale et la Révolution russe. Les Williams, une famille galloise de mineurs est liée par amour et par inimitié aux Fitzherbert, aristocrates et propriétaires des mines.

Ethel Williams connaîtra une passion secrète avec le comte Fitz, marié à la princesse russe Béa, fille du tsar… et s’engagera en politique, défendra le droit de vote des femmes. Billy Williams quittera la mine pour les tranchées de la Somme, puis le front russe… La farouche Lady Maud Fitzherbert tombera amoureuse de Walter von Ulrich, espion de l’ambassade allemande à Londres. Leurs routes croiseront celles de l’ambitieux Gus Dewar, collaborateur du président américain Wilson, et de deux frères russes orphelins, Grigori et Lev Peshkov, dont le projet d’émigrer se heurte à la guerre, la mobilisation et la Révolution…

Passions contrariées, rivalités et intrigues, jeux de pouvoir, coups du sort… Cette gigantesque fresque brasse toute la gamme des sentiments humains et dresse une galerie de portraits saisissants : des personnages exceptionnels, passionnés, ambitieux, attachants, tourmentés, qui bravent les obstacles et les peurs pour s’accomplir en dépit des tragédies qui les emportent.

Avis d’Enora

La chute des géants qui s’étend de 1911 à 1924 débute la nouvelle saga de Ken Follett sur le XXe siècle, époque la plus dramatique et la plus meurtrière pour l’humanité aux dires de l’auteur.

A travers le destin de cinq familles, russe, américaine, allemande, anglaise et galloise, l’écrivain nous invite dans les coulisses des grands événements du début de ce siècle : la Première guerre mondiale et la révolution russe bien sûr, mais aussi le combat des femmes pour le droit de vote, la montée de l’antisémitisme, les troubles en Irlande, le début de la prohibition et surtout le bouleversement profond des esprits, des conventions et l’éclatement des carcans sociaux. Les grandes puissances vivent leurs derniers instants d’insouciance et ses personnages vont être confrontés à ces grands bouleversements.

Ken Follett aborde comme toujours l’Histoire en lui donnant une profonde humanité grâce à la vie de ces hommes et de ces femmes, de leurs relations de haine et d’amour, de par ou malgré leurs conditions sociales et leurs nationalités, différentes. Il y a de très intéressants personnages, comme celui de Billy, jeune gallois qui descend dans la mine pour la première fois le jour de ses treize ans, pendant la fête du couronnement de George V, et beaucoup de belles figures féminines qui illustrent le changement de rôle des femmes dans ce siècle : Ethel, fraiche servante engrossée et abandonnée par son employeur, qui deviendra une des premières députées, lady Maud Fitzherbert, aristocrate anticonformiste, qui se battra pour le droit de vote des femmes et n’hésitera pas à abandonner par amour, sa position et ses privilèges, Rosa Hellman, journaliste américaine, rédactrice en chef du Buffalo Anarchist, puis correspondante à la Maison Blanche.

Comme toute bonne fiction historique, surtout si elle est bien documentée et sans inexactitude – l’auteur a fait appel à huit historiens pour vérifier son texte – ce roman est bien plus parlant qu’un manuel d’histoire, déjà parce qu’il permet de mettre en parallèle les conditions de vie des gens dans les différents pays et les différentes couches des sociétés mais aussi parce qu’il aide à saisir les impacts des événements sur chacun, du lord anglais au mineur gallois, de l’ouvrier russe au diplomate autrichien, en passant par l’émigré aux Etats-Unis. Car si on n’a retenu le nom que de quelques personnages célèbres, il ne faut pas oublier que c’est la foule des anonymes qui a changé le monde.

Passionnant, érudit, romanesque, ce roman se dévore d’une traite; surtout ne vous laissez pas effrayer par le nombre de pages et le foisonnement de ses personnages ; l’écriture fluide et agréable de Ken Follett, jointe à son expérience et à sa maitrise des grandes sagas, font que le lecteur n’est jamais perdu mais au contraire porté par l’histoire et ses personnages.

Les deux autres tomes s’axeront sur les générations suivantes, autour de la seconde guerre mondiale et de la guerre froide et sortiront à priori en 2012 et 2014. L’attente va être longue…

Fiche technique

Format : broché
Pages : 997
Editeur : Robert Laffont
Sortie : 30 septembre 2010
Prix : 23,90 €