La chambre d’ambre – Avis +/-

Présentation de l’éditeur

Pologne, Gdansk, février 1998. Un incendie détruit totalement la maison du professeur Krusberg, historien spécialiste de l’ambre, et de sa fille Lorelei, âgée de dix ans. Seule l’enfant est sauvée, après avoir passé plusieurs heures sous les décombres, entre la vie et la mort. Dans les mois qui suivent l’accident, Lorelei est assaillie de rêves terrifiants où le corps d’une femme atrocement mutilée revient comme une image obsédante. Peu à peu, elle semble basculer dans la folie…

Dix ans plus tard, on découvre des corps présentant des mutilations identiques à celles décrites par la jeune fille. Izabella Polinska, la belle psychiatre qui s’occupe de Lorelei, internée depuis des mois, fait alors appel à un spécialiste en analyse des rêves : Ludovic Lardennois, le narrateur. Celui-ci cherche à savoir ce qui s’est passé le jour de l’incendie.

Les troubles psychiatriques de Lorelei et les meurtres actuels sont-ils liés à des secrets remontant au mythe de l’Atlantide ? Lardennois s’oriente plutôt vers la piste de « la chambre d’ambre », un chef-d’œuvre ayant appartenu à Catherine II de Russie, « huitième merveille du monde » spoliée par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale et qui n’a jamais été retrouvée… Une énigme historique sur laquelle travaillait le père de Lorelei au moment de sa mort.

Avis de Trinity

Diplômé en psychiatrie et titulaire d’une licence d’histoire, on sent bien à la lecture de ce livre que l’auteur, Jérôme Bucy, a pris plaisir à traiter ses deux domaines de prédilection à travers cette histoire. De rêves en divagations, ce récit pourrait en dérouter plus d’un, par sa construction et son rythme, et susciter autant d’adeptes que de détracteurs. Reste que l’intrigue est construite de manière admirable jusqu’au coup de théâtre final vraiment stupéfiant, et le langage soutenu utilisé du début à la fin.

Ludovic Lardennois est détective et est appelé pour une mission en Pologne, son pays d’origine. A son arrivée, il fait la connaissance d’une psychiatre, Izabella Polinska, qui s’occupe d’une patiente, Lorelei Krusberg, s’accusant du meurtre d’une femme. Emu par la belle doctoresse, Ludovic accepte d’enquêter et se retrouve mêlé à une affaire qui va le toucher de très près et lui faire rappeler son propre passé qui est très proche de celui de Lorelei.

Bien que ce soit un thriller avec une intrigue, des meurtres et une course-poursuite avec des policiers, cette histoire est plutôt à classer parmi les romans psychologiques avec son aspect contemplatif qui peut être très déplaisant pour tous ceux qui préfèrent l’action aux paysages. En effet, l’auteur s’est attaché aux descriptions et a donné une place très importante aux plus infimes détails, réalisant presque un portrait très visuel de tous les lieux entourant le héros. Cela donne au récit un rythme particulièrement lent, étonnant pour un genre qui abhorre cela d’ordinaire, et cela casse un peu l’effet d’entrainement que le lecteur devrait éprouver en progressant dans l’histoire. Heureusement, l’intrigue en elle-même est efficace, avec des précisions historiques qui ont beaucoup d’intérêt, particulièrement pour ceux qui ont une tendresse particulière pour la Pologne, pays qui doit vraisemblablement plaire à l’auteur puisque tout le récit se situe là-bas.

Le personnage principal, Ludovic, narrateur de cette histoire à la première personne, possède un passif tout aussi lourd que celle dont il vient en aide, Lorelei, et est prêt également à basculer dans la même folie qu’elle. Le texte est empreint d’une ambiance hallucinée, adaptée à ce récit dont on a du mal à démêler le fantasme de la réalité et où les faux-semblants sont dévoilés de manière abrupte et incongrue dans un épilogue totalement déroutant, à l’image d’un roman qui rendra perplexe les lecteurs qui pensaient lire un ouvrage contenant davantage d’action que de réflexion.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 286
Editeur : Belfond
Collection : Thriller
Sortie : 5 juin 2008
Prix : 19€