La Justice de l’inconscient – Avis +


– Haussmann, seriez-vous en train de suggérer une explication surnaturelle ?
Son adjoint écarta les mains.
– J’ai dit que ce n’était qu’une idée en l’air.

Rheinhart frissonna malgré lui. Il ramassa le message de Fraülein Löwenstein.
« Il m’enverra en enfer…sans aucun espoir de rédemption ».

Rheinhart avait beau se moquer et secouer la tête, malgré tous ses efforts, il ne voyait aucune alternative à la suggestion d’Haussmann, pour ce qu’il en savait, Fraülein Löwenstein avait bel et bien été assassinée par quelqu’un – ou quelque chose- qui pouvait franchir les murs.

Pour l’inspecteur Oskar Rheinhardt chanteur, mais également inspecteur au service de sa majesté François-Joseph empereur d’Autriche-Hongrie, un meurtre en chambre close est quelque peu déroutant. Une médium a été assassinée dans une pièce fermée de l’intérieur. La victime était seule et l’arme du crime (un pistolet) a disparu, mais la balle également. En effet l’autopsie a révélé l’absence de projectile dans le corps de la trépassée.

Pour Rheinhardt, la perplexité est de règle. L’aide de son ami le psychiatrique Max Liebermann pourrait lui être utile. Ne lui a t-il pas fallu qu’un coup d’oeil sur une note écrite par la victime pour en déduire (avec raison) que cette dernière était enceinte ? Ce polar historique se situe au début du XXe siècle qui voit l’émergence de la psychanalyse, alors que la thérapie orthodoxe continue à passer par l’électrothérapie. Mais le Vienne de cette époque est également celui du développement de la philosophie pangermaniste, tandis que l’antisémitisme demeure une constante dans les différents milieux sociaux.

Ce premier tome des carnets de Max Liebermann nous présente le duo d’enquêteur Rheinhardt/Liebermann. Alors que l’un pratique les investigations policières classiques, le second met la jeune science de la psychanalyse au service de la vérité. Il l’utilise pour déterminer les pensées de son interlocuteur. Erreurs et lapsus se manifestent ce qui permet de développer des déductions dignes de Sherlock Holmes.

Parallèlement, c’est la société autrichienne qui nous est présentée avec ses courants de pensée pangermaniste et antisémite. Elle abrite également des personnes d’origine modeste, dont les ambitions de grandeur devant passer par la politique : un terreau fertile pour que, quelques années plus tard, un peintre raté se lançant dans la politique.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 446
Traduction : Michèle Valencia
Editeur : 10-18
Collection : Grands détectives
Sortie : janvier 2007
Prix : 8,60 euros