La Collaboration (1940 – 1945) – Avis +

Présentation Officielle

Organisée dans le cadre des commémorations du 70e anniversaire de la libération de la France et de la victoire contre le nazisme, l’exposition La Collaboration (1940-1945) propose une relecture de ce complexe héritage à travers de nombreux documents, pour la plupart inédits, provenant d’institutions patrimoniales françaises et étrangères prestigieuses ainsi que de collections privées.

Avis de Valérie

Sous le double commissariat très prestigieux de Thomas Fontaine et Denis Peschanski, les Archives Nationales présentent à un public qu’on espère nombreux, une exposition particulière puisqu’elle affiche l’infamante collaboration entre l’envahisseur nazi et la France occupée durant la Seconde Guerre mondiale.

L’après-guerre n’a pas été facile pour les autorités françaises puisqu’il a fallu faire le tri entre le bon grain et l’ivraie. Travail bâclé lorsqu’on sait que des collaborationnistes tels Bousquet, André Bettancourt (époux de Madame), Mitterrand et beaucoup d’autres sont restés ou sont parvenus à de hautes fonctions.

Ces derniers soixante-dix ans, il était peut-être difficile de faire la part des choses entre une collaboration obligée, voulue ou même appelée à cor et à cri, non pas qu’il ait été nécessaire de refaire un procès ou l’épuration. Mais la résilience face à cette auto-trahison doit sûrement passer par un déballage raisonné et la condamnation de ce qui est mal.

Monsieur Peschanski nous a annoncé que c’est la première exposition qui existe sur la Collaboration, telle qu’on la comprend suite à la Seconde Guerre mondiale et à l’occupation des Allemands en France. C’est aussi une première dans l’installation de l’ensemble des protagonistes (français et allemands) de montrer leurs liens et leurs positions. Cela permet de mettre en lumière la nature des passerelles entre les deux groupes.

Trois cents documents sont exposés dans une dizaine de salles, plus un couloir où est reproduit la chronologie de 1940 – 1945 avec vingt documents (de diverses natures) importants sur la collaboration.

Afin de nous montrer avec clarté l’importance de cet événement, le commissaire nous a expliqué qu’il travaillait sur le sujet depuis au moins 32 ans et pourtant plus de la moitié des documents montrés lui étaient inconnus, car récemment découverts suite à l’ouverture des scellés des archives.

Les salles sont installées selon des thèmes permettant d’identifier finalement les notions de collaboration[[volontaire, en tant que tentative d’exploiter cette nécessité (source : wikidpedia.org)]], collaborationniste[[est utilisé par les historiens pour qualifier ceux qui soutiennent idéologiquement l’occupant(source : wikidpedia.org)]], accommodation[[involontaire,reconnaissance réticente de la nécessité (source : wikidpedia.org)]] et résistance[[combat contre un envahisseur, un occupant (source : wikidpedia.org)]].

Le visiteur aperçoit des documents authentifiés glaçants. Par exemple la loi pour le statut des Juifs proposée par les Allemands au gouvernement de Vichy, que le Maréchal Pétain a annoté pour durcir les conditions, ce qu’on ne lui demandait pas, prouvant sa volonté propre dans le processus qui menait à l’extermination des Juifs. Dans les archives ont été aussi retrouvés les messages anonymes dénonçant résistants, Juifs, Franc-maçons, etc., la malle de l' »oberleutnant » Doriot

L’importance du sujet – douloureux pour les Français – est de pouvoir éclairer la Mémoire et l’Histoire. La mémoire, car le souvenir faussé que nous avons de cette période, mérite que l’on revienne dessus afin de rétablir la vérité, même si elle ne peut être totale. Et l’histoire est capitale pour que notre avenir puisse être exempt des erreurs du passé. Il est impensable (et si cela l’était, il faut que ça change) que la France puisse accepter, voire favoriser l’extraction d’une partie de son peuple pour n’importe quelle raison.

Puisque certains sont réticents à rafraîchir la mémoire sur le crime qui a été fait aux Français de religion juive ou témoins de Jehovah, de naissance gitane ou métèque, ou d’orientations sexuelles non hétérogènes, on peut reprendre le problème d’un autre point, celui de l’unité de notre citoyenneté.

Malgré tout cela, les organisateurs ont souhaité valoriser l’information dans un but éducatif en repoussant le voyeurisme mesquin ou la volonté de stigmatisation, ce qui est admirable. Cela favorise la bonne réception des messages et on peut y aller l’esprit ouvert, en famille pour en ressortir grandi !

Ne manquez pas ce rendez-vous passionnant.

Nos photos de l’événement : Facebook

Crédit photo : Valérie Revelut