L’inconnu de Long Island / Brûlant tête à tête – Avis +

Présentation de l’éditeur

L’inconnu de Long Island de Heidi Rice

Quand elle entend sa sœur proposer à l’inconnu qui vient de s’introduire dans leur luxueuse propriété de Long Island de s’installer quelques jours chez eux, Jessica la dévisage, interloquée. A-t-elle perdu la raison ? Et pourquoi prétend-elle que cet homme énigmatique est son beau-frère ? En tout cas, quel que soit leur degré de parenté, Jessica est sûre d’une chose : cet homme est dangereux. Elle déteste l’air fier et moqueur qu’il a eu lorsqu’elle a tenté de le chasser. Et plus que tout, elle déteste l’irrépressible frisson de désir qui la parcourt quand il la fixe de son regard perçant…

Brûlant tête-à-tête d’Emilie Rose

Si Holly a accepté d’être la cavalière d’Eric Holden, le frère de sa meilleure amie, c’est uniquement parce qu’il l’a suppliée de lui rendre ce service afin de ne pas perdre la face devant la bonne société de Wilmington. Car il n’est absolument pas son genre. Certes, il est extrêmement séduisant, mais il représente tout ce qu’elle déteste : sérieux, un rien cynique, et surtout prêt à tout pour sauvegarder les apparences, il lui rappelle bien trop le milieu bourgeois dans lequel elle est née et qu’elle a fui depuis des années. Pourtant, quand il l’invite à danser à la fin de la soirée, elle ne peut s’empêcher de ressentir un trouble immense au contact de son corps contre le sien…

Avis de Marnie

Thème victorien qui semble revenir à la mode en ce début de siècle, la différence de classe sociale est au cœur des deux intrigues amoureuses qui nous sont ici présentées. Même si les différences s’évanouissent dans un nuage rose, la vraie bonne idée est d’avoir su distiller aussi bien Heidi Rice qu’Emilie Rose, une petite dose acide de cynisme et un vrai recul. La romance, lorsqu’elle enlève ses œillères, se déguste sans précaution !

L’inconnu de Long Island

L’aspect le plus intéressant du roman est le constraste qui existe entre les rêves romanesques de l’héroïne, et la réalité. En fait, Jessica est amoureuse de l’amour tel que le vit sa sœur mariée avec un millionnaire, beau, riche et intelligent… lorsque surgit le frère de son beau-frère, la jeune femme va transposer toutes ses idées reçues sur le pauvre homme qui n’en demandait pas tant.

Même si Heidi Rice a un style un peu terne et gentillet (ou alors doit-on mettre en cause le vocabulaire choisi par un traducteur en panne d’inspiration ?) avec un ton un peu sucré alors que l’histoire qu’elle raconte aurait mérité de l’âpreté et donc un peu plus de profondeur, le récit est, somme toute, assez passionnant.

Monroe est très beau au soleil couchant, toutefois, il se débat avec son passé et ses propres manques. Il ne s’avoue même pas qu’il fuit pour ne rien éprouver et pour ne pas faire face à ce à quoi il aspire, ou à ceux qui auraient besoin de lui. Ne pouvant se prendre en charge et affronter ses peurs, il n’est pas capable de soutenir ou d’aider Jessica.

Ils ne sont adultes ni l’un, ni l’autre… Ce sont les conseils avisés et très terre à terre du couple secondaire, qui les feront réagir. En fait, c’est au moment ou l’aspect romanesque s’efface derrière la réalité qu’ils ouvriront les yeux et prendront conscience de leurs vrais sentiments. Même si les embûches s’écroulent comme par miracle, Monroe n’est plus un héros mais un homme, et Jessica perd sa naïveté un peu mièvre pour devenir une femme qui sait ce qu’elle veut et comment l’obtenir.

Brûlant tête-à-tête

Indubitablement, ce roman est meilleur que le précédent, notamment en raison d’un style adulte, soit piquant, maîtrisé, à plusieurs facettes (décidément, la série Sex in the city a vraiment fait évoluer la romance). Dernier d’une trilogie commencée en juillet 2007 dans la collection Passions (le deuxième a été édité en septembre), cette comédie romantique est une très bonne pioche.

Holly est issue du milieu privilégié contre lequel, elle s’est depuis dix ans retirée, en vivant dans ce qui semble aux yeux de ses pairs, une ferme délabrée avec des dizaines de chiens, et en s’amusant à jouer à l’artiste. C’est ainsi aussi que la voit le frère de sa meilleure amie, le très conventionnel Eric, héritier et vice-président d’une banque, qui a subi une humiliation quelques semaines auparavant, plaqué par sa fiancée au pied de l’autel. Mais si la jeune femme n’est pas une folle dingue dilettante, notre héros, lui, n’a rien d’un éteignoir.

Voici qu’un concours de circonstances va les amener à se fréquenter plusieurs soirées de suite. Attirés violemment l’un par l’autre, ils détestent avec la même force, leur mutuelle façon de vivre. L’originalité d’Emilie Rose est de souhaiter en fait évacuer quelques clichés : si l’herbe n’est pas plus verte chez les autres, il faut savoir aussi tondre devant sa porte. Les yeux des deux héros vont se dessiller peu à peu. La tolérance qu’ils réclament à corps et à cri, ils doivent apprendre aussi à l’appliquer au contact de leurs proches.

Le côté sexy du roman est vraiment attrayant. Entre un héros qui ressemble plus à un loup, langue pendante façon Tex Avery, et une héroïne qui joue au petit chaperon rouge, mais façon du même Tex Avery, c’est à dire en se promenant sans rien sous sa robe, c’est une vraie gageure de réussir une histoire profonde et émouvante. Pourtant, Emilie Rose a le talent nécessaire pour créer des personnages intenses et attachants, même dans un format aussi court. Ils ont des comptes à régler avec leur enfance et deviennent au contact l’un de l’autre, après chaque rendez-vous plus ou moins obligés, matures.

Cette collection Passions à la tonalité plus moderne, offre de vraies bonnes surprises comme ces deux romans, qui concluent de manière tout à fait sympathique cette année 2007. Beaucoup de spontanéité dans ces récits, très classiques, certes, mais qui égratignent de façon amusante, les romances roses bonbons. Tant mieux !

Fiche Technique

Format : poche
Editeur : Harlequin
Collection : Passions
Sortie : 3 novembre 2007
Prix : 5,95 €