L’héritière des Romanov – Avis +

Présentation de l’éditeur

Issue d’une famille princière de Russie, Juliana Romanov a vu les siens se faire massacrer par des boyards qui se sont emparés du pouvoir. Sauvée et recueillie par des Gitans, elle a survécu et ne songe depuis qu’à punir les assassins. L’heure viendra, elle le sait, où elle pourra venger les siens.

En attendant, réfugiée en Angleterre, elle partage l’indigence de ses compagnons d’infortune, vivant de charité et de larcins. Jusqu’au jour où, prise en flagrant délit de vol au cours d’une partie de chasse royale, Juliana est arrêtée. Dès lors, elle se croit condamnée à mort. Pourtant, au lieu de la peine capitale, le roi Henri VIII prononce un jugement inattendu : elle devra épouser Stephen de Lacey, baron de Wimberleigh.

Une aubaine pour Juliana ? Hélas non, car ce mariage s’avère être le pire des châtiments. En effet, Stephen, auquel le roi a voulu imposer une union dégradante, semble décidé à reporter sur elle sa haine et sa fureur…

Avis de Marnie

Si vousi êtes peu tenté par le résumé, et ne prenez entre les mains ce roman, que parce qu’il a été écrit par Susan Wiggs, vous ne pourrez être que très agréablement surpris par ses nombreuses qualités. Réédité en 2009 aux Etats-Unis sous le titre At the king’s command, mais paru en 1994 Circle in the water, ce premier volume de la trilogie Tudor rose est délicieux en tout point.

En effet, bien que le début soit très sombre et laisse présager une intrigue dramatique, cette histoire va se révéler bien plus enjouée qu’il ne le paraissait après avoir terminé le premier chapitre. L’attrait principal, c’est le caractère très attachant des deux héros. Victimes d’un mariage forcé, ordonné par un caprice de Henry VIII, chacun des deux est outré de se marier bien au-dessous de sa condition. Stephen croit épouser une gitane, voleuse, sale et inculte, alors que Juliana, princesse russe regarde avec mépris ce « petit » baron anglais. Toutefois, ce malentendu n’est que le point de départ d’une intrigue aux multiples rebondissements, en fait assez inattendus et au rythme entraînant et soutenu.

Spontanée, lumineuse, drôle, sensible… notre héroïne se révèle complexe et pleine de contradictions, celles d’une gitane rusée avec le caractère volcanique et impérieux d’une princesse russe. Le but de sa vie est de venger sa famille, cependant il n’était pas prévu dans son plan d’éprouver des sentiments pour ce mari ombrageux qu’on lui a imposé. Stephen, traumatisé par un drame personnel, dissimule un lourd secret et se montrera le plus entêté à nier la profonde attirance qu’il éprouve pour cette étrange épouse qui surgit dans son existence… et qui va transformer sa maisonnée avec la délicatesse d’un ouragan !

Aussi charmant qu’émouvant, amusant que dramatique, nous retrouvons ici tout ce que nous apprécions dans le style de Susan Wiggs. Bien évidemment, le roman est bourré d’anachronismes, mais l’auteur en parsème toute son histoire avec une sorte de mauvaise foi totalement assumée. [[par exemple, les inventions de Stephen… il est difficile de les prendre au premier degré.]] S’ajoutent une bonne dizaine de personnages secondaires aussi intéressants qu’évolutifs qui enrichissent profondément l’histoire.

Bonne idée de situer cette trilogie dans la période de la Renaissance, soit sur trois générations. Ainsi, ce récit se déroule pendant la fin du règne de Henry VIII (personnage important de l’intrigue), le suivant qui aura pour héros un certain Oliver que vous découvrirez à la lecture de ce roman ainsi que la future héroïne (caractère surprenant pour ne pas dire incongru !) évolueront sous le règne de Marie la Catholique, et le dernier de cette série sera consacré à la petite fille, Pippa, ainsi qu’un certain irlandais dont le destin a été évoqué dans cette première histoire avec une remarque aussi sibylline qu’alléchante !

Une très enthousiasmante surprise !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 470
Editeur : Harlequin
Collection : Best-sellers
Sortie : : 1 mars 2010
Prix : 6,80 €