L’enfant du désert/Un troublant voyage – Avis – et +

L’enfant du désert de Jennifer Lewis

Présentation de l’éditeur

Celia est persuadée que son histoire d’amour avec le prince Salim Al Mansour n’est qu’un lointain souvenir, et qu’elle n’éprouve plus rien pour cet homme qui n’a pas hésité à lui briser le cœur en lui préférant une autre femme, plus riche et plus sophistiquée.

Pourtant, lorsque leurs chemins se rencontrent par hasard, elle est surprise par la force du désir qui la terrasse. Un désir violent, sauvage, auquel elle refuse pourtant de céder. Car elle sait qu’il lui faudrait alors avouer à Salim le secret qu’elle lui cache depuis maintenant quatre ans…

Avis de Marnie

Un héros aussi antipathique, aussi lâche et aussi inconstant jusqu’à l’incohérence… c’est plutôt rare. Nous nous en félicitons. Il faut bien le reconnaître, Juliette Lewis a voulu éviter le cliché du sheik éclairé et moderne qui veille avec une insupportable condescendance sur un peuple adorateur… Non, celui-ci est juste un imbécile fini ! Salim a fait des études dans une université américaine et a eu une liaison passionnée de quatre années avec Celia, puis l’a quittée brutalement pour remettre le costume traditionnel de son petit coin disons d’Arabie, se lancer joyeusement dans un mariage arrangé et élever pleins de petits derricks de pétrole.

Deuxième louche, quatre ans auparavant, divorcé, le voici qui rencontre par hasard Célia et passe une semaine de rêve avec elle… pour la quitter de nouveau sans même lui en expliquer la raison. Elle est Américaine un point c’est tout (pourtant, ils aiment bien le pétrole aux Etats-Unis !). Manque de chance, il lui a laissé un malencontreux cadeau d’adieu, une petite fille. La jeune femme a tenté de le joindre pour lui annoncer la bonne nouvelle, mais monsieur a coupé sèchement les ponts.

Quand commence cette histoire, il l’a convoquée comme paysagiste pour aménager le désert (il y a trop de sable…) ce qui nous offre trois pages totalement inintéressantes de la façon de mettre de jolies plantes qui tiennent bien avec 60° à l’ombre. Celia arrive en courant puisque le grand homme l’a sifflée ! Il la voit et se dit, bon je vais coucher avec elle et je la renvoie en Amérique reboiser la forêt. Visiblement, notre héroïne doit avoir un goût de revenez-y ! Croyez-vous qu’elle va se rebeller ? Non…

La suite se lit avec un agacement croissant. Quand Salim ne laisse pas sa maîtresse avec sa future femme pour s’enfuir voir si ailleurs, on aurait besoin de lui, le voici en train de dire haut et fort à tout le monde que pour un divertissement, Celia est passable. Le lecteur ne peut même pas en dire autant ! Il est déjà passé à autre chose…

Un troublant voyage de RaeAnne Thayne

Présentation de l’éditeur

C’est avec l’espoir de profiter de la solitude et de prendre un peu de recul avec sa vie trépidante de femme d’affaires que Claire décide de passer quelques jours de vacances dans un coin reculé de l’Idaho. Mais sa tranquillité est de courte durée, car, à peine arrivée, elle se heurte à Nate Cavazos, un homme sombre et taciturne dont l’attitude méprisante l’agace, mais qui la trouble aussi bien plus que de raison….

Avis de Marnie

Nous revoici à Cold Creek, petite ville de l’Idaho, pour une vraie réussite de RaeAnne Thayne qui nous prouve une fois de plus qu’elle possède un vrai talent, notamment celui de distiller de l’émotion par petites touches, en évitant avec une habileté rare, le pathos. Telle une bonne fée qui s’ignore, emportée malgré elle par une profonde envie de se libérer de ses chaînes, Claire va se lancer au secours de deux petites filles qui ont perdu six mois auparavant leurs père et mère pour leur offrir un Noël inoubliable.

Cela pourrait être un lamentable mélo dégoulinant de bons sentiments, or, grâce à la personnalité affirmée de nos deux héros, le roman est nettement plus intéressant que cette histoire ultra classique pouvait le laisser présager. Le ton aussi assez singulier de cet auteur, soit une sorte d’âpreté réaliste, est au rendez-vous ici et totalement au service de la situation. Tout sonne juste, ainsi Nate, militaire en activité obligé de se reconvertir en rancher et de retourner vivre dans sa ville natale qu’il déteste, est aussi crédible que complexe. De prises de bec énervées, en petits gestes maladroitement tendres, il est obligé, bon gré mais surtout ouvertement mal gré de se fondre dans le moule. Il n’a plus le choix et doit en prendre son parti. Cette évolution est parfaitement mise en relief.

Emery, jeune femme à la recherche de son identité, mais surtout d’un sens à son existence, est tout aussi attachante. Entraînée à partager soudain le quotidien d’une famille, elle qui jusqu’ici n’avait que l’impression de vivre par procuration s’épanouit, de page en page. Nous retrouvons aussi avec plaisir des personnages héros des romans précédents, mais ce sont les deux petites filles traumatisées, loin de n’être que des angelots attendrissants, qui enrichissent bien évidemment ce récit tout en finesse et en grands sentiments.

Quel plaisir…

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 422
Editeur : Harlequin

Collection : Passions
Sortie : 1 janvier 2011
Prix : 6,45 €