L’affaire du rideau bleu – Avis +/-

– C’est un flic du coin qui m’envoie vous avertir. Il m’a dit qu’ils avaient un gros problème avec un inspecteur Lastrade… enfin, un nom comme ça…
– Lestrade ? Nom de dieu…

1889 : le quartier de Whitechapel est calme. Un quidam suspicieux ne remarque pas trois gamins des rues qui le pistent avant de partir faire leur rapport à leur employeur. Sherlock Holmes est parfaitement satisfait des Francs-tireurs de Bakerstreet. Parmi eux on trouve Black Tom l’Irlandais (ancien monte-en-l’air), Billy Fletcher le beau parleur (on ne dit pas baratineur) et le discret Charlie (qui en fait… mais chut, apparemment ses compagnons d’aventure ne bénéficient pas des capacités déductives de leur mentor).

Or, voici que la jeune Betty se fait enlever sous les yeux de Black Tom de qui elle faisait battre le coeur. L’occupant du 221 bis, de Baker Street étant parti mener une enquête dans le Surrey les trois auxiliaires du plus grand des détectives décident de mener leur propre enquête. Le sens de la répartie de Billy, l’agilité de Black Tom et l’improvisation de Charlie doivent s’associer pour retrouver la trace de Betty et survivre face au peuple des bas-fonds comme aux membres de la Haute-société.

En effet, la trace de Betty les mène au Rideau bleu. Cet établissement luxueux accueille des hommes riches, avides de détente auprès de jeunes femmes qui… bref, c’est un bordel ! Et la jeune Betty de 13 ans y a été incorporée de force. Billy Fletcher voudrait élaborer un plan. Trop tard ! Black Tom vient de partir à l’assaut. Bon, il ne reste plus qu’à ses compagnons d’aventure qu’à le suivre.

C’est le moment de signaler l’excellent sens du découpage des auteurs. Black Tom démontre ses talents d’acrobate en se suspendant à un lustre, 3 pages plus loin nous constatons que le lustre est tombé sur un malfaisant. De même une demoiselle de petite vertu tourne de l’oeil, cinq cases plus tard elle est effondrée.

Nous sommes en présence d’une oeuvre dynamique agrémentée d’un gag final concernant l’identité du quatrième membre des Franc-tireurs de Baker Street. Cependant on peut s’interroger sur la notion de « Franc-tireur », alors que le nom « Irréguliers de Baker Street » (ou dans le monde anglosaxon de « Baker Street Irregular ») est entré dans la légende.

Fiche Technique

Scénario : Jean-Blaise Djian & Olivier Legrand
Dessin & Couleurs : David Etien
Préface : Régis Loisel
Editeur : Vents d’Ouest
Collection : Hors Collection
Sortie : janvier 2009
Prix : 13 euros
Inédit, grand format, 56 pages couleurs