L’Homme au pistolet d’or – Avis –

– Après le déjeuner, faites-moi apporter le dossier Scaramanga. Si nous parvenons à remettre Bond sur pieds, ce personnage sera exactement une cible à sa mesure.
– Mais c’est un suicide ! protesta le chef d’état-major. 007 lui-même n’est pas de taille…

Au sein des services secrets britanniques règne « M ». Or le maître des lieux est contrarié. Il y a un an, il a rédigé pour le Times la nécrologie du commander Bond[[cf. On ne vit que deux fois]]. Or il a la surprise d’apprendre la résurrection de son agent. Mais celui-ci est revenu diminué de son périple au Japon. Aussi il convient de vérifier ses capacités.

Il l’envoie donc affronter le plus redoutable tueur à gages. Il s’agit de Francisco (Paco) « pistol » Scaramanga qui effectue ses missions d’élimination avec un colt 45 plaqué or qui tire des balles spéciales en or 24 carats enveloppées d’argent (et de type dum-dum évidemment). À noter six pages d’analyse psychiatrique impliquant son arme comme substitut phallique, sans oublier le fétichisme, la virilité supposée et les tendances homosexuelles.

Comment va procéder 007 ? En embuscade (façon sniper) ? Pas du tout, un gentleman anglais doit procéder avec subtilité en s’infiltrant dans l’entourage de Scaramanga, puis le provoquant afin de l’inciter à un duel. Ceci provoque chez un membre du KGB une réflexion pleine de bon sens : « Je voudrais bien voir un membre de mon organisation se comporter d’une manière aussi stupide. Je vous garantis que je le ferais fusiller séance tenante. »

Le comportement de Bond devient quasiment suicidaire. Une explication psychologique résultant de son traumatisme serait possible. Or, l’auteur ne développera pas ce sujet. Et que dire du comportement de Scaramanga qui soupçonne Bond, mais ne fait rien contre lui ? Découvrant même la présence de Marie Goodnight la bondgirl de service, il la laisse quitter les lieux sans prendre de précaution.

Il existe un problème de cohérence qui est sans doute dû à l’intervention d’un second auteur ayant remplacé Ian Fleming. Le décès du créateur de James Bond au cours de la rédaction de son dernier roman a obligé l’éditeur à faire appel à Kingsley Amis. Ce dernier qui avait déjà rédigé une étude sur Bond a achevé le texte. Mais la soudure n’a pas été effectuée correctement.

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 215
Titre original : The Man with the Golden Sun
Editeur : Fleuve Noir
Sortie : 1 mai 1982
Prix : épuisé