Joyland – Avis +

Présentation de l’éditeur

Les clowns vous ont toujours fait peur ?

L atmosphère des fêtes foraines vous angoisse ?

Alors, un petit conseil : ne vous aventurez pas sur une grande roue un soir d’orage…

Mêlant suspense, terreur, nostalgie, émotion, un superbe King dans la lignée de Stand by me.

Avis d’Emilie

On attend les romans de King avec une fébrilité toujours renouvelée. Cette fois-ci, l’auteur phare du genre fantastique/horreur nous emmène en Caroline du Nord, dans un petit parc d’attraction.

Le roman porte avec lui les senteurs de barbe à papa et du pop-corn, la musique désuète et les cris de joie des enfants. L’intrigue se situe dans les années 70, âge d’or des petits parcs indépendants, qui vont peu à peu dépérir pour laisser place aux Disneyland et 5 flags aseptisés. L’histoire des forains et des parcs d’attraction est largement abordée et on se régale des tous ces détails.

Les personnages sont attachants. Le récit est écrit à la première personne et les réflexions personnelles donnent une touche savoureuse au texte. Le jeune narrateur de 21 ans a été largement inspiré par la jeunesse du romancier. Quand on la connaît, ce sont autant de clins d’oeil délicieux (le personnage lit par exemple Le seigneur des anneaux pendant ses jours de repos).

Notre narrateur a le cœur brisé, son premier amour vient de le quitter. C’est le fil rouge de l’intrigue qui va apporter son lot d’apartés sur l’amour, vus du point du vue du personnage devenu vieux, qui nous parle de sa jeunesse.

Le héros travaille dans un parc d’attraction, pour la première fois, et on découvre avec lui les ficelles du métier et l’envers du décor. On apprécie particulièrement le langage des forains, désigné comme la Parlure, qui fait très couleur locale et nous fait bien rire parfois. Qui devinera ce que signifie « porter la fourrure » ? Ou ce que sont les « lapins » ?

Ce qu’on retient surtout de cette histoire est son ton nostalgique. On découvre les jours heureux d’un homme qui raconte sa jeunesse. La plupart des ingrédients propres à King sont présents : fantôme, petite enquête policière, jeune garçon maltraité par la vie qui a le don de lire dans les pensées, voyante dont on ne sait si elle l’est vraiment ou non…

Toutefois, le roman est à peine fantastique et certainement pas horrifique. Il faut attendre le dernier quart du livre pour vraiment entrer dans ledit fantastique, et on ne fera que l’effleurer du doigt, même si de-ci de-là au cours livre il y a a des indices. On devine quasiment qui est le coupable dès que le narrateur touche les premières photos et pense que quelque chose ne colle pas avec.

C’est une histoire plaisante que nous livre King. Très loin de ses premiers romans, mais plus aboutie au niveau du style. On se promène dans l’Amérique des années 70 aux côtés du personnage principal, en vivant avec lui.

Tout ce petit monde prend vite sa place, et on les adopte aussitôt qu’on les découvre. Un vrai régal !

Fiche technique

Format : broché
Pages : 350
Editeur : Albin Michel
Sortie : 30 avril 2014
Prix : 21 €