Je voudrais vous raconter une petite histoire…

Je voudrais vous raconter une petite histoire :

Imaginez vous dans un parc avec plein d’enfants et plein de parents…
Vous regardez jouer les enfants, qui commencent à se déplacer seuls, tout en vous disant que c’est très bien, car vous ne pouvez pas les aider à avancer ; et pour cause, vous êtes perclus de bras. Vous n’en avez pas… Donc vous ne pouvez pas les porter ! Alors c’est bien qu’ils puissent aller s’amuser par eux mêmes ! Vous les regardez, attendris et heureux, quand tout à coup, quelqu’un de très grand, avec des jambes mais aussi des bras, arrive très vite dans le parc de jeux…

Il se dirige tout de suite vers les enfants, regroupés au milieu, tandis que les adultes sont un peu plus en retrait. Vous êtes très surpris, mais vous vous dites : Il a quand même de la chance, il a des bras, il pourrait porter mon enfant en cas de besoin ! Cela me dépannerait bien. Cela me rassurerait, de pouvoir compter sur ce genre de personnes s’il m’arrivait malheur, pour emmener mon petit à l’abri ! Tandis que vous êtes perdus dans vos réflexions sur l’extraordinaire don qui est fait à certains d’avoir des membres supérieurs, et pas à d’autres, et sur l’utilité qu’ils peuvent en avoir, vous vous apercevez soudain que la personne a aussi des mains, pourvues de magnifiques doigts d’une agilité extraordinaire. Quelle merveilleuse créature !! Que de choses, d’inventions, de bienfaits, doivent pouvoir être faits par ce genre de personnes. C’est alors que vous vous approchez pour mieux la découvrir, et qui sait, peut être pouvoir communiquer avec ? Quand, soudain, vous êtes pétrifiés d’horreur… La personne tient dans une de ses mains un immense bâton très dur, sûrement en métal, et elle commence à frapper de toutes ses forces sur le crâne d’un des enfant. Le sang jaillit… L’enfant hurle et s’effondre. Puis, c’est le tour de VOTRE propre petit, qui jouait à côté. Votre douleur est indicible, et tandis, que pétrifié, vous vous demandez que faire, (sans bras, impossible de faire quoique ce soit) l’individu se dirige vers un autre enfant qui tente de s’enfuir et lui fait subir la même horreur, sans toutefois l’achever pour qu’il ne souffre plus, mais juste assez pour l’immobiliser… Et un quatrième est alors matraqué tout à côté, et finalement c’est tout un carnage dans le parc de jeux car il se trouve que les individus sont nombreux… Les parents sont horrifiés et complètement impuissants…

Puisque la plupart d’entre eux sont poursuivis aussi, pour subir exactement le même sort. Mais quelques uns ont réussi à s’enfuir pour se sauver eux mêmes, allant plus vite et sachant qu’ils ne peuvent de toute façon pas sauver leurs enfants… Jusque là, on ne vous a pas vu. Vous vous dites « Peut-être vont ils s’en aller tout de suite ? Peut être ont ils juste eu une crise de folie, et vont ils revenir à eux ??? Alors je pourrai aller prodiguer les soins à mon petit ? » Quand votre dernier espoir se transforme en cauchemar… Les individus reviennent et attrapent chaque enfant et chaque adulte l’un après l’autre. Comme tous sont immobilisés par la douleur, ce n’est pas dur. Et dans une indifférence totale pour les corps souffrant, leur arrachent la peau, pendant que la plupart sont encore vivants… Votre vie s’éteint, la souffrance est indescriptible, vous êtes choqués, traumatisé, déboussolé… Vous regardez les monstres qui s’en vont, avec toutes les peaux. La haine et la colère vous envahissent, vous aimeriez hurler, crier, mourir pour ne plus souffrir d’avoir vu ce que vous avez vu… Mais vous êtes encore bien là. Pour vivre, pour quoi ?

Après de longues heures d’hébétement, peut être des jours entiers, vous vous dites qu’il faudrait que ce cauchemar soit derrière vous, qu’il faudrait faire un deuil, mais c’est impossible. Il faudra attendre que les cadavres disparaissent après putréfaction, car les monstres n’ont pas enlevé les dépouilles, ni des enfants ni de tous vos autres amis. Vous êtes condamnés à voir cette horreur autour de vous pendant des mois…
C’est alors que la révolte soulève votre cœur. Comment des êtres disposant de tous les membres, antérieurs, postérieurs, de mains, pourvus de doigts, de vitesse, de précision, peuvent ils s’en servir pour faire autant de mal ? Et dire que vous leur auriez fait confiance et que vous auriez même songé leur confier vos enfants, puisqu’ils sont si dotés ?

Alors vous vous dites que vous allez porter plainte… Vous allez à la gendarmerie, au tribunal, mais c’est peine perdue… Tout ce qui a été fait est légal, autorisé, reconnu, approuvé et il y a même des gens qui vont payer les monstres pour ce qu’ils ont fait. Et paraît il qu’il y a même des gens qui vont acheter les peaux des enfants et des parents pour faire joli sur eux. Parce que vous vous en êtes bien doutés, avec de tels talents, ces créatures savent fabriquer des choses qui sont presque exactement pareil que les peaux de fourrure qui ont été volées ce jour là dans le parc de jeux… Alors vous ne pouvez rien faire, et de plus, sans bras, vous ne pouvez même pas vous donner la mort pour retrouver vos êtres chers…

Et oui, vous vous en êtes doutés, vous êtes dans la peau d’un parent phoque. Pardonnez moi si tout cela vous choque, mais j’ai moi même des enfants, mais je ne suis qu’un humain. Je ne peux donc pas savoir ce que ressent le parent phoque devant le massacre de son petit. Mais je ne pense pas qu’il puisse y être indifférent.

Faisons donc aux autres ce que nous voudrions qu’ils nous fassent.

A bon entendeur, Salut !

Sophie Danton