Je te volerai ta mort – Avis +

Présentation de l’éditeur

Ce qu’Edward Munch aime par-dessus tout, c’est entendre ses proies hurler. Et capturer dans leur regard l’instant fugitif de la mort, cette ultime lueur qu’il retranscrit avec une ferveur perverse dans ses tableaux. Bientôt, la série de peintures qu’il a intitulée  » Mort en direct  » sera terminée, et il deviendra aussi célèbre que le peintre dont il a emprunté le nom.

Mais un événement vient le contrarier dans ses plans. Sa nécropole secrète a été découverte – seize tombes qu’il a creusées dans un champ abandonné, des sépultures qu’il avait prévu de refermer dans un ordre bien précis. Aujourd’hui, au comble de la frustration, il lui manque encore sept victimes pour achever son oeuvre… Désormais, les enquêteurs sont sur ses traces.

Mais Munch décide de ne pas s’arrêter pour autant. Ils ne lui font pas peur. Surtout pas l’inspecteur Vito Ciccotelli, pas plus que l’archéologue Sophie Johansen, spécialiste d’histoire médiévale, à laquelle la police fait appel pour enquêter sur lui. Sophie si belle, si parfaite, Sophie qu’il veut entendre crier elle aussi, et à qui il a réservé un traitement spécial…

Avis de Marnie

Décidément, chaque roman de Karen Rose que nous découvrons peu à peu, constituent des thrillers passionnants. Celui-ci n’échappe pas à cette règle. Premier d’une trilogie consacrée à la fratrie Vartanian, deux frères et une soeur, nous faisons la connaissance des trois avec cette présente aventure de tueur en série.

Même si les romans de Karen Rose sont de facture classique, cet écrivain possède de vraies idées déconcertantes et peu attendues qui permettent d’apporter un ton singulier à ce scénario astucieux, aux péripéties percutantes, même si une fin un tout petit peu moins convenue aurait été plus judicieuse. Nous pouvons seulement reprocher à cet auteur une petite note consensuelle un peu trop comme il faut, qui la retient d’oser aller trop loin… Le schéma est maîtrisé, avec comme toujours, le point de vue du serial killer, et de diverses personnes, ceux qui le traquent, les suspects, les victimes, les témoins que nous apprenons vite à découvrir dans un court laps de temps.

La réussite de cet auteur tient dans la construction de l’intrigue, avec l’enquête qui se resserre de plus en plus autour du tueur en série prenant un relief de plus en plus terrifiant. La tension monte, l’atmosphère s’alourdit, les victimes se succèdent… La progression est impeccable et retient notre attention du début jusqu’à la fin sans faiblir. Le meurtrier possède une personnalité complexe et évolutive, ce qui ajoute à la profondeur du scénario. Les connaissances transmises sur les tortures médiévales, même si elles sont souvent morbides, apportent le petit point supplémentaire captivant.

Enfin, nos deux héros se révèlent intéressants et attachants. Toutefois, la relation sentimentale manque un peu d’originalité, sans rebondissement notable. Vito est un flic pur et dur, traumatisé par une autre affaire qui a mal tourné et dans laquelle il était impliqué sentimentalement, alors que Sophie a vécu une enfance perturbée par le manque d’amour de ses proches et s’est jetée dans une liaison désastreuse qui a failli détruire sa carrière. Nous retiendrons le cynisme humoristique de notre héroïne avec des remarques gentiment choquantes ainsi que son attitude dynamique et sans complexe. Quant à Vito, entre ses frères, ses neveux, son père, il a fort à faire avec cette famille « à l’italienne » aux réactions pleines de chaleur. Cependant, l’aspect le plus réussi se situe au niveau de la cellule policière de crise avec ses personnages secondaires assez différents les uns des autres, aux réactions qui sonnent juste !

Une histoire, un style, un rythme, une ambiance… la sauce prend et cela dès le premier chapitre. Nous avons pourtant déjà lu et relu de nombreux récits dans le même genre, mais ici, c’est le talent de Karen Rose qui crée la différence !

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 622
Editeur : Harlequin
Collection : Mira
Sortie : 1 juillet 2009
Prix : 11,50 €