Je danserai si je veux – Avis +

Présentation officielle

Layla, Salma et Nour, 3 jeunes femmes palestiniennes, partagent un appartement à Tel Aviv, loin du carcan de leurs villes d’origine et à l’abri des regards réprobateurs. Mais le chemin vers la liberté est jalonné d’épreuves…

Avis de Valérie

Les révolutions sociétales n’arrivent pas toutes en même temps dans tous les pays du monde. En ce qui concerne les droits des femmes en occident, on constate une nette évolution depuis le début du XXe siècle. Mais c’est loin d’être le cas dans d’autres parties du monde.

En Israël, la situation est alourdie par les conflits territoriaux, mais aussi par le poids des religions patriarcales ; que ce soit l’islam ou le judaïsme. C’est le sujet de ce long-métrage signé de Maysaloun Hamoud qui s’attache à suivre trois jeunes palestiniennes plus ou moins intégrées dans la société moderne.

Trois jeunes Palestiniennes cohabitent dans un appartement de Tel Aviv. La ville est réputée la plus libre du territoire ; située en bord de plage, elle mêle le plaisir et le modernisme. Layla est avocate, Salma serveuse, et Nour est étudiante en informatique. Seule Salma est chrétienne, mais Layla et Nour, si elles partagent une même foi, chacune l’applique d’une manière très différente. Nour porte le hijab, respecte les piliers de l’islam tandis que Layla est libérée, totalement en phase avec la ville qui vit la nuit ! Elle fume, boit, sort et expérimente une sexualité a priori épanouie…

Chacune de ses femmes porte en elle un type de féminisme qui cherche sa voie dans une société qui commence pour certains à ouvrir les yeux sur la condition féminine. Layla est libre, mais va-t-elle trouver un homme selon son coeur qui acceptera ce qu’elle est et ce qu’elle représente ? Salma, on l’apprend rapidement, est homosexuelle. Sa famille semble plus ouverte, mais va-t-elle accepter que la jeune femme chemine avec qui elle a envie ?

Et Nour, croyante et pratiquante, est fiancée avec un musulman traditionaliste. S’il accepte qu’elle fasse des études, ils auront besoin de son salaire pour débuter leur vie en commun, il a du mal à la laisser vivre dans une ville qu’il considère trop dangereuse pour la vertu de la jeune fille. Il préférait largement qu’elle s’éloigne de son lycée professionnel même si ça compromet ses résultats scolaires…

C’est intéressant de voir les prémices d’un message pour la défense des droits de la femme dans un pays qui n’est pas si loin de nous, mais suffisamment pour justifier une telle prise de position. La réalisatrice élabore son film comme une comédie de mœurs attachante, avec des comédiennes courageuses et proches de leur rôle. On note quelques tics de jeu pour occuper l’espace, mais l’ensemble est vraiment moderne et surtout ce n’est pas un brûlot, un documentaire ou une histoire à charge, mais bien une fiction de qualité.

À voir !

Fiche Technique

Sortie : 12 avril 2017

Durée : 102 minutes

Avec Mouna Hawa, Sana Jammelieh, Shaden Kanboura…

Genre : comédie dramatique

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs