J’veux pas vieillir – Avis +

Présentation de l’éditeur

Hélène Bruller parle avec grand talent du monde dans lequel elle vit, comme l’avait fait avant elle Claire Brétécher.

Avec Je veux le Prince Charmant, Hélène cherchait l’homme parfait, évidemment introuvable. Avec Hélène Bruller est une vraie salope, elle se posait de sérieuse questions sur la sexualité et la fidélité des filles. Et avec Larguées, elle ricanait avec deux autres copines des affres de la séparation, du divorce et de la lâcheté des mecs.

Aujourd’hui, c’est J’veux pas vieillir.

Hélène a 47 ans, c’est la fin des illusions, de la jeunesse qu’on croit éternelle, le début d’un autre monde qu’on soupçonne terrible à vivre.
Comment vivre ce passage vers l’inconnu, l’âge mur ?

En petites séquences de 1 à 4 pages, Hélène nous donne le meilleur de son humour et nous fait rire des petits et des gros tracas du quotidien quand on sent le poids du temps nous grignoter inéluctablement…

Avis de Valérie

Grace au web, de nombreux illustrateurs se font connaître et finissent même par être ensuite publiés. Les sujets travaillés tournent régulièrement autour de l’introspection rigolote ou cynique de soi. Mais Hélène Bruller n’a pas attendu ce phénomène pour se faire connaître, au point où elle peut même se vanter d’avoir de l’expérience…

Alors parlons de ce qui fâche, si elle a de l’expérience, c’est qu’elle approche du jubilé [[50 ans]]. C’est un choc pour toute femme qui vit à notre époque. Le gap entre la date sur la carte d’identité et ce que toute femme voit dans la glace ou ce qu’elle vit est de plus en plus important.

Malgré toutes les crèmes ou technologies, on vieillit et si ça se voit moins que le siècle dernier, on ne peut nier : on ressent les effets au quotidien. L’héroïne prend tout à coup conscience de son âge, comme si elle a passé une frontière invisible qui la sépare des vivants. C’est drôle, acéré, et même particulièrement intelligent. La justesse de l’analyse de Hélène Bruller fait mouche.

Tout d’abord, on est un peu surpris par la liberté de ton, c’est quelque fois délicieusement incorrect. Puis, on rit de bon coeur avant de se mettre à la place de l’héroïne. Et si cette dernière a 47 ans, ses remarques conviennent à tout âge avec plus ou moins d’acuité. Au fur et à mesure des pages, la réflexion s’étoffe et s’affine et Hélène Bruller montre une lucidité sur la vie et ses conséquences pleine d’une bienveillance étonnante.

Voilà un ouvrage extra, drôle, et finalement optimiste. Il réconcilie les femmes avec leur âge en mettant en avant ce qui a de l’importance. C’est une belle découverte. Si l’auteur précise s’inspirer de Bretécher, on préfère cette Hélène à l’Agrippine de la grande dame de la BD !

Fiche Technique

Format : album
Pages : 80
Editeur : Desinge & Hugo & cie
Sorite : 7 septembre 2017
Prix : 15 €