J’aurais mieux fait de me taire – Avis +

Présentation de l’éditeur

Trop boire à une soirée d’entreprise ? Très mauvaise idée ! Que fait Amber, encore endormie, sur le siège passager d’un 4×4 qui file à travers le bush ? Elle qui a en horreur le camping, les moustiques et la nourriture bio…

Soudain, le film de sa soirée trop arrosée lui revient : elle a foutu sa carrière en l’air et demandé à sa soeur de l’emmener dans le désert, là où son père, qu’elle n’a jamais connu, vit peut-être encore…

Comment échapper à ce cauchemar et revenir quelques heures en arrière ?

Avis de Valérie

Amber se réveille avec une belle gueule de bois, dans un énorme 4X4, auprès de sa sœur Sage qu’elle ne voit que de loin en loin, par choix. Toute excitée, Sage lui fait comprendre qu’elles partent pour l’aventure : traverser du sud au nord l’Australie, en passant par le mythique Uluru. Sauf qu’Amber n’est pas comme sa cadette, elle ne perd jamais le contrôle, ne part pas à l’aventure dormir à la belle étoile, et ne fuit pas ses responsabilités, c’est-à-dire son boulot.

Et pourtant, elle roule bien sur les routes désertes dans le bush en compagnie d’une caravane composée de plusieurs autres monstres mobiles commandés par Tom Baxter, leur guide. Et même en dessoûlant, le programme ne lui semble pas meilleur, sans compter que sa hippie de sœur l’irrite au plus haut point.

Ce roman de près de 500 pages nous emmène dans l’immensité australienne, et c’est superbe ! Que vous soyez amoureux ou non du continent encore sauvage, le voyage est délectable. La longueur de la trame permet de nous immerger dans l’immensité du bush désertique. L’auteur connaît bien son sujet et nous le fait totalement aimer. Mais ce n’est pas le seul intérêt de l’histoire.

Sage et Amber ont vécu une enfance atypique. Leur mère, Blondie, a refusé de se plier aux desidérata de ses riches parents et a choisi la liberté absolue en prenant la route dès que ça l’a chatouillée. Dans ses bagages, les deux gamines qui ont bien sûr été marquées par cette absence d’un foyer stable. Sage est fofolle (son prénom veut dire sauge, pas sage !), excentrique, et ressemble beaucoup à sa mère.

Tandis qu’Amber, elle, cherche toujours le cadre dans lequel elle peut évoluer, bride ses émotions, jusqu’à l’explosion. Pour preuve, elle s’est retrouvée dans la voiture de sa sœur après avoir trop bu, car elle a hurlé ses quatre vérités à son boss, et dans un même temps elle lui a balancé sa démission.

Mais le réveil ne sonne pas joyeusement à ses oreilles, les membres de l’équipée lui en veulent de les retarder et le guide la prend pour une alcoolo agressive et antisociale… Il faudra ce long chemin jusqu’à Alice Springs pour qu’Amber dénoue chaque nœud accumulé durant sa vie. Le parcours en ligne droite va s’avérer être totalement parsemé d’embûches et de mauvaises décisions souvent drôles, quelquefois difficiles.

On ne vous le cache pas, il y a une jolie romance qui sait se construire et prendre son temps, cela lui donne une vraie crédibilité qui nous ravit ! Mais il s’agit surtout d’une histoire sur Amber, sur la recherche de ses racines, alors qu’elle a le sentiment de n’avoir jamais pu se poser pour y réfléchir. Elle ne sait rien de son père, et c’est le journal de sa mère, retrouvé par Sage, qui la pousse à réfléchir sur son ascendance et ce que cela implique dans sa vie.

Décidément, cette nouvelle collection chez J’ai Lu pour elle propose des romans différents, tous de qualité, qui nous emmènent sur des chemins qu’on n’aurait peut-être pas empruntés. Mais la promenade est réjouissante, drôle, enlevée et intelligente. Cette boomerang thérapie est un régal qui s’exprime sur la longueur et qu’on a du mal à quitter !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 475
Editeur : J’ai lu
Collection : Lj
Sortie : 6 juin 2018
Prix : 13,90 €