Il est temps de

À l’approche de la célébration du centenaire du célèbre architecte Oscar Niemeyer, son espace éponyme situé au siège du parti communiste français, classé depuis peu Monument Historique, accueille une exposition importante de l’artiste peintre franco-chinois Pierre Amiel.

Il est temps de est une « rétrospective instantanée » née d’un besoin vital suscité par le temps qui s’écoule de porter aujourd’hui son regard sur une vie consacrée à la peinture, au travers de 60 toiles, de format 60 x 60 cm, et de plusieurs très grands formats. L’architecture souterraine de l’espace Oscar Niemeyer, offrant un horizon à la fois large et protecteur, aux lignes courbes et sobres, sert à merveille l’extrême sensibilité de l’œuvre picturale. L’énergie intense du geste, de la matière et de la couleur, confrontée à un lyrisme toujours lucide, révèle à notre imaginaire de multiples paysages intérieurs et invite les visiteurs à un véritable voyage cosmique. « Depuis 1980, j’ai souvent imaginé accrocher et dévoiler ma peinture dans l’espace Oscar Niemeyer au siège du Parti Communiste Français. La convergence de l’histoire du lieu et de la beauté de l’œuvre architecturale, mêlée à la multitude des destins et des vies qui s’y sont croisés et qui s’y croisent, confèrent à cet espace une atmosphère matricielle maternelle forte. Cet ensemble de rencontres, de communications, de révoltes, de douceur, de protection, d’amour, de recueillement est le catalyseur d’une immense énergie. Au milieu de ces courbes et de ces dénivelés, la Vie est là ! C’est pourquoi, je désire exposer mes toiles ici et les fusionner avec ces murs de béton. » Pierre Amiel

Soixante années, soixante toiles

Les peintures présentées pour la première fois dans cette exposition n’ont pas été peintes chronologiquement, certaines correspondent à des repères de la vie de l’artiste, mais il ne s’agit pas d’une évocation de ses années écoulées. C’est un regard sur soixante fois un an, à un moment donné. Soixante fois le souvenir d’un personnage, d’une émotion, d’une rencontre, d’un amour, d’une rupture, d’une guerre, d’un carnage. Soixante fois ce mélange qui se nomme une vie. Toute l’œuvre de Pierre Amiel semble l’expression d’une rêverie fascinée par le mélange de puissance et de fragilité qui constitue l’Etre tout entier, jusque dans ses anfractuosités les plus secrètes. Il ne cherche pas à plaire ou à faire beau. Le souci de la douceur et du bel art de luxe, utilitaire et taillé sur mesure pour la décoration, ne l’effleure pas. C’est un peintre de pensée, d’humeurs et d’impressions. L’émotion est sa matière première, angoisses, fureurs surmontées devant la barbarie impunie, espoirs de renaissance, nostalgies, batailles de la mémoire. Comme le définit lui-même l’artiste, sa peinture « est « abstraite », car ne faisant pas appel directement au figuratif. En fait, elle est à mi-chemin des deux expressions. Par les couleurs et le mouvement je cherche à faire ressentir une « émotion forte » agréable ou dérangeante, sereine ou oppressive, projection picturale de ma sensibilité à la vie ; à susciter l’oubli du présent matériel pour une immersion dans un monde émotionnel personnel et unique. Visuellement aucun élément concret ne doit perturber l’imaginaire, c’est pourquoi ma signature est au revers de la toile. Toutes les toiles ont un titre, puisqu’il en faut. Pour le peintre, c’est une clé émotionnelle de l’état dans lequel il se trouvait lors de la conception de l’œuvre. Le spectateur doit faire abstraction des titres sa sensibilité prévaut, c’est l’émotion qu’il ressent qui lui permettra de rejoindre le peintre et ses repères ». L’univers de cet artiste ouvre à une poésie du temps qui « suspend son vol ». Un voyage introspectif, entre spleen et espérance. Il attrape au vol l’immatérialité du temps, en saisit les traces, les couleurs, les instants virulents, pour en faire la matière même de son travail. Ses compositions sérielles, propices à la contemplation, invitent à la méditation, faisant ressurgir en nous des souvenirs de paysages passés ou imaginaires, nous entraînant peu à peu vers une dimension plus profonde de nous-même.

Fiche technique

Dates : 01 août 2007 – 30 septembre 2007

Horaires : lundi – vendredi ; 09 heures – 18 heures ; vernissage mardi 11 septembre à partir de 18h

Lieu : Espace Oscar Niemeyer – 2 place du Colonel Fabien – 75019 Paris
Quel public : Connaisseurs

Tarifs : Entrée libre

Comment s’y rendre : Métro ligne 2 (Nation-Porte Dauphine) – station : Colonel Fabien – sortie Colonel Fabien

Site officiel de Pierre Amiel www.pierreamiel.com