Fièvre faë – Avis +

Présentation de l’éditeur

Cette fois, Mac a définitivement changé et n’a plus rien à voir avec la jeune fille glamour et évaporée qui est arrivée à Dublin. Elle est devenue un élément à part entière du jeu mortel en train de se dérouler dans les ombres des rues de la ville. Elle peut trouver ce que recherchent à la fois les fae et les humains , le livre noir, Le Sinsar Dubh, qui corrompt tous ceux qui le touchent.

Mais Mac découvre bientôt que la situation est encore pire que ce qu’elle croyait. Cernée par la trahison, elle ne peut distinguer ses alliés de ses ennemis et elle n’est certaine que d’une seule chose : Halloween approche et son temps est compté.

Avis de Valérie

Bien que Karen Marie Moning étire par ci, par là, son récit, rien n’est ennuyant au contraire ; le troisième épisode des aventures de MacKayla Lane porte le comble à l’attente des lecteurs quant à sa mission, retrouver le Sinsar dubh, livre renfermant la magie des Faës noirs. Mission qu’elle souhaite accomplir en mémoire de sa sœur décédée, Alina, pour son énigmatique mentor, Jericho Barrons, pour le prince faë V’Lane, qui souhaite récupérer le livre noir pour sa reine, et tous les Unseelies avides du pouvoir maléfique contenu dans ses pages, prêts à tout pour qu’elle les amène à Lui.

Nous l’avions quittée dans le tome précédent, alors qu’elle était proche du Livre, proche au point de le voir. Le récit débute donc immédiatement après le dernier mot de Fièvre noire et le lecteur est scotché aux pages, jusqu’à ce que l’action décroît et que l’écrivaine enchaîne avec de nombreux chapitres plus contemplatif où son savoir concernant les légendes celtiques est extrêmement bien mis en valeur par son style narratif. On en apprend également un peu plus sur Barrons, même si ce que nous découvrons ne nous permet pas de deviner ce qu’il est réellement, s’il est létale ou s’il souhaite réellement le pouvoir pour lui-même, certes, mais pour empêcher que les Faës noirs puissent s’en servir.

Nous avions rencontré la fois précédente Christian McKeltar, neveu des druides à qui les Faës ont confié le maintien des murs entre notre monde et Fairy. Murs qui sont également liés à ceux de la prison où sont enfermés les Unseelies que l’énigmatique Haut Seigneur s’acharne à rendre poreux pour générer des transferts d’un monde à l’autre. De plus en plus d’envahisseurs investissent Dublin, au point où le pourcentage entre les humains et les autres s’équilibre, ou presque… Nous suivons également d’un peu plus près l’inspecteur Jayne qui ne lâche pas d’une semelle la jeune side-seer après le décès mystérieux de son beau-frère, flairant un mystère qu’il n’est pourtant pas prêt d’accepter.

Mais aussi, Rowena et les 700 side-seers qui s’entraînent et tentent de lutter contre l’invasion faë, qui vont essayer plusieurs approches auprès de la puissante Mac, mais toujours en tenant de la brider et lui interdire de travailler avec V’Lane ou Barrons. La jeune femme va se retrouver face à des choix cruciaux qui la mèneront jusqu’au au bout de son engagement… jusqu’au bout de l’apocalypse…

Le dernier quart du livre relate cette partie et se termine d’une manière coup de poing qui saisit le lecteur et ne le lâche plus. Il est évident que Karen Marie Moning ne perd ni de son talent, ni de son imagination ni de son sens de l’action avec le temps. Elle tient en haleine ses lecteurs, sans jamais les mépriser en baissant le niveau de sa narration, au contraire. Elle fait évoluer sa mythologie d’une manière réaliste vis à vis des légendes celtes, la construit avec précision et talent et la mêle à sa fiction.

Ne commencez pas la série avec ce livre, mais tachez de dévorer les romans antérieurs et attendre avec nous le suivant (Dreamfever), qui sortira en octobre 2010, puis le dernier et ultime livre Shadowfever, qui sera traduit en France courant 2011.

Définitivement conseillé, apprécié, dévoré ! De la fiction fantastique de toute beauté !

Avis de Marnie

Loin d’être un roman intermédiaire où l’on passe le temps avant « la bataille finale », cette Fièvre faë, nous permet en fait d’approfondir ou de découvrir des nouvelles facettes des divers personnages dont nous avons fait connaissance au cours des deux précédentes chroniques de MacKayla Lane. Avouons-le, le récit traîne un tout petit peu en longueur, notamment quand Karen Marie Moning développe une fois de plus mythes et légendes ou revient assez souvent sur ce qui s’est déroulé précédemment (attention, certains apprécieront certainement l’imagination de l’auteur !) et c’est son seul défaut, mais la montée assez soudaine de la tension après les deux tiers de l’histoire jusqu’au final grandiose, surprenant, nous fait l’effet d’un uppercut en pleine poitrine.

Karen Marie Moning fait bien évidemment évoluer son héroïne, mais dans la continuité du second récit. Mac se méfie de tous et de toutes, et doit parvenir à manipuler tout un chacun pour réussir à sauver… l’humanité. En fait, cette chronique met en place le jeu des alliances, entre des ennemis de toujours, entre amis et ennemis, entre ex-amis et ex-ennemis, alors que les murs qui empêchent la horde du mal de déferler sont en train de se fissurer. Chacun veut connaître ce que l’autre sait sur l’ennemi tout en gardant précieusement ses propres informations comme pour mieux se protéger, avec comme fil rouge la recherche du fameux « Livre » !

Dans cette mise en place des alliances, la relation complexe entre Mac et Jericho s’approfondit. Nous passons de l’humour à la tragédie avec une aisance et une habileté sans rupture de ton, ce qui constitue une des grandes forces de Karen Marie Moning. Nous assistons aux chamailleries habituelles, superficielles a de vraies scènes dramatiques assez saisissantes. Chaque petite révélation grappillée ici et là est une victoire pour le lecteur. Comme beaucoup de romans actuels, il se déroule peu d’évènements, l’envie et la puissance du récit repose sur la frustration de l’attente. Malin et très bien joué de la part d’un auteur qui maîtrise parfaitement l’histoire qu’elle a concoctée…

La seule question qui se pose maintenant, c’est comment attendre des mois la quatrième chronique ? En tout cas, elle promet une introduction saisissante !

Fiche Technique

Format : semi-poche
Pages : 470
Editeur : J’ai Lu
Collection : Les Chroniques de MacKayla Lane
Sortie : 29 mai 2010
Prix : 12 €