Edimbourg Express – Avis +

Présentation de l’éditeur

La vie poursuit son cours au 44 Scotland Street. Si Pat Macgregor partage toujours son appartement avec l’insupportable Bruce, les sentiments qu’elle avait pour lui appartiennent bel et bien au passé. Pendant que celui-ci se remet d’une rupture et d’un licenciement en s’admirant devant la glace, la jeune femme, bien décidée à élargir son horizon, accepte une surprenante invitation… à un pique-nique nudiste !

Un étage plus bas, Bertie, six ans et toujours aussi intelligent, tente par tous les moyens de s’affranchir de l’implacable programme établi par sa mère qui, outre le yoga et le saxophone, comprend désormais une thérapie avec le terrifiant Dr Fairbairn. Etonnamment, c’est peut-être en la personne de son père qu’il trouvera un allié de taille…

Avis de Marnie

Voici le second volume du roman-feuilleton édité dans le quotidien The Scotsman, nous racontant les tribulations des habitants du 44 Scotland Street, titre du premier tome. Ne croyez pas qu’il s’agit ici d’une redite des premières histoires, au contraire, si le lieu et les personnages sont identiques, l’atmosphère, le ton et les caractères sont sensiblement différents.

Pat Macgregor, personnage central et coup de cœur découvrait Edimbourg, ses us et ses coutumes dans le premier volume. Ici, elle souhaite s’y installer, reprendre ses études, et rencontrer de charmants jeunes gens, vu l’attitude narcissique de Bruce ayant découragé son inclination. Celui-ci se montrera dans cette histoire, aussi lamentable et pathétiquement désopilant qu’il le promettait. Matthew, patron et ami de Pat, qui semblait si passivement sympathique, se dévoile plus mesquin et faible qu’il ne le paraissait…

Domenica commente les grandes leçons de la vie à sa manière écossaise, mais ses propos sont empreints de nostalgie et de tristesse. C’est là que réside la grande différence avec le premier tome. L’humour a laissé la place à une vraie nostalgie, les coutumes toutes plus pittoresques les unes que les autres cédant peu à peu à la globalisation de l’économie. Les traditions tombent dans l’oubli ou dans la désuétude… Alexander McCall évite le piège du conservatisme, et préfère se remémorer des petites anecdotes pleines de douceur et d’amertume, comme il se doit.

Cependant, notre attention est surtout retenue par Bertie, enfant surdoué de six ans qui fomente des complots pour déjouer les plans délirants de sa mère. Nous assistons à ses tentatives pour se faire des amis, mais aussi pour trouver des occupations qui lui conviendraient, à ses échecs, à ses victoires. C’est Stuart, son père, personnage peu présent dans le premier volume, qui va s’avérer devenir son allié le plus précieux.

Tous ces passages font preuve d’émotion et d’une certaine gravité qui n’étaient pas présentes auparavant. Ce que ces historiettes ont perdu en humour, le roman l’a gagné en profondeur et sensibilité, l’auteur sachant rendre alors ses personnages attachants, grâce à cette écriture fine, ces études de caractères incisives et nuancées. S’ajoute à cela, la présence de certains des personnages secondaires du premier toma que nous retrouvons avec plaisir, alors que s’ajoutent un ou deux autres qui apparaîtront pour mieux croiser le destin de nos héros, toujours aussi hauts en couleurs, et bien campés.

A quand le prochain volume ?

Fiche Technique

Format : semi-poche
Pages : 429
Editeur : 10/18
Collection : Les Exceptionnels
Sortie : 5 juin 2008
Prix : 14 €