Eden à l’ouest – Avis +

Résumé

Elias traverse la mer Egée sur un bateau rempli de clandestins. Il répète les quelques mots de français qu’il connait, car son but est d’atteindre Paris. Mais les garde-côtes veillent. Il décide alors de se jeter à l’eau et échoue sur une plage. Mais la route est longue et semée d’embûche pour atteindre son Eden : Paris.

Avis de Luc

Après un ton polémique et dur dans ses précédents films politiques (Z, L’aveu, Amen), Constantin Costa-Gavras signe, avec Eden à l’Ouest une fable généreuse et légère sur un sujet grave : le parcours douloureux des immigrés clandestins qui traversent mille difficultés pour trouver l’Eldorado : l’Europe occidentale. Il choisit pour incarner ces exclus des temps modernes, Elias, venu d’on ne sait où (pour donner à sa fable une valeur universelle), tel Ulysse traversant la mer Egée pour échouer… sur une plage naturiste ! Il croit ainsi avoir trouver l’Eden, le paradis sur Terre, mais c’est hélas de courte durée.

Cette plage est en fait celle d’un camp de vacances pour touristes internationaux friqués et en sortir n’est pas simple. Il trouve alors l’enfer, mais sa débrouillardise, son culot… et son physique avantageux lui permettent de sortir de toutes les situations. Elias est en effet incarné par le bel acteur italien Riccardo Scarmacio particulièrement attirant pour les femmes (à commencer par une riche vacancière du club de vacances), comme pour les hommes (des camionneurs gays, dans une scène hilarante !)

Costa-Gavras n’a donc pas voulu réaliser un film réaliste sur les clandestins en fuite, comme le drame terrible In this world de Michael Winterbottom (sur un thème voisin), mais une fable euphorisante qui fait du bien. La plupart des clandestins n’ont pas le charme de Riccardo Carmaccio et leur destin sera tragique. C’est magique, comme la scène finale où un magicien fait surgir la Tour Eiffel aux Champs Elysées…

Eden à l’Ouest est donc une fable euphorisante qui rend heureux et qui donne envie de s’intéresser davantage aux clandestins que l’on croise quotidiennement et que quelques fois, on ne préfère ne pas voir. A l’âge de 75 ans, un « Costa-Gavras nouveau » est arrivé. A déguster sans modération !

Fiche technique

Genre : comédie dramatique

Durée : 110 minutes

Sortie : 11 février 2009

Avec Riccardo Scamarcio, Ulrich Tukur, Eric Caravaca, Anny Duperey et Michel Bouquet