Doublage : un viol de l’œuvre originale

Qui imaginerait qu’une troupe de théâtre en langue étrangère soit masquée par des comédiens invisibles pour traduire leur propos sur scène ?

Aujourd’hui, on a trouvé la solution pour les troupes de théâtre étrangères ou les opéras : le sur-titre, un bandeau métallique situé au-dessus de la scène qui affiche, en temps réel, la traduction du texte prononcé par des acteurs ou chanteurs sur scène.

Le sur-titrage pour les troupes de théâtre, le sous-titrage pour les films en langue étrangère, voilà la solution qui respecte au mieux la restitution de l’oeuvre originale. C’est facilité pour les films diffusés à la télévision qui restituent le bandeau noir : on y insère les sous-titres et l’image est respectée.

Pour les films doublés en français, c’est bâtard. On voit l’acteur initial, mais on entend un autre qu’on ne connaît pas, il n’est même pas au générique ! Ce sont souvent des acteurs médiocres qu’on n’a pas choisi d’entendre. On a envie de voir et d’entendre les comédiens qui sont sur l’affiche !

Le seul cas où les acteurs-doubleurs sont à l’affiche est pour les dessins animés. Alors là, c’est un comble ! Les mômes ont le droit de savoir qui double leurs héros favoris, et pas nous. C’est une arnaque, une trahison.

La seule façon de restituer cette oeuvre, c’est de la voir dans la version sous-titrée.

Tout cela ne relève pas de l’éducation. Le goût pour les versions originales sous-titrées vient seulement de l’expérience. Quand on a vu un ou deux films en VO, on découvre véritablement une oeuvre cinématographique, et après on ne peut plus s’en passer.

C’est ce qui est arrivé pour moi lorsque j’étais étudiant à Paris. Avec mes copains, on n’allait voir que les films politiques italiens au Quartier Latin. Nous avons découvert un monde inconnu qui nous a enthousiasmés. Et on ne peut plus s’en passer !