Djinn, La Maudite – Avis +

Présentation de l’éditeur

1130, Princée d’Antioche – au nord de l’actuelle Syrie.
Fille du roi Baudouin de Jérusalem, la princesse Alix d’Antioche s’apprête à accoucher en secret de son enfant illégitime, fruit de ses amours avec le connétable Renaud Mazoir. Personne ne doit apprendre cette naissance : sa mère a décidé que l’enfant ne survivrait pas.

Mais son père, prévenu par ses informateurs, arrive à temps pour le sauver. L’accoucheuse, elle, est sacrifiée, non sans avoir jeté sur Alix une malédiction : l’esprit malin d’un Djinn s’attache désormais à ses pas.

Mis à l’abri des velléités meurtrières de sa mère, le nouveau-né grandira au sein de la mystérieuse secte des Assassins ; son destin sera lié à celle-ci. Et la princesse maudite, poussée par son ambition dévorante, se voit emportée dans les tourments d’une terre dont l’histoire s’écrit trop souvent dans le sang…

De Byzance à Jérusalem, d’Alep à Damas, une grande fresque où se côtoient l’histoire et le fantastique, dans le fracas des batailles incessantes entre Turcs, Byzantins et Croisés.

Avis de Cheshire

Princée d’Antioche – An 1130

Renaud Mazoir, connétable d’Antioche et seigneur de Margat, est pressé. En effet, il a été averti que la Princesse Alix, fille du roi Baudouin II et régente d’Antioche, s’apprêtait à mettre au monde un enfant qui pourrait très bien être le sien… Or une fois sur place, il se rend compte que son ex-amante ne compte pas laisser de traces de cette aventure et de faire exécuter aussi bien son fils nouveau-né que les deux accoucheuses. Renaud parvient à sauver l’enfant mais pas les deux femmes et, avant d’être assassinée, l’une d’elle jette une malédiction à la princesse.

Mais quelle est exactement cette malédiction ? Et Martin, l’enfant secouru connaîtra-t-il le sort que lui réservait sa mère, cette femme assoiffée de pouvoir qui ne rêve que d’une chose : régner, seule, en maîtresse toute puissante sur Antioche ?

L’auteur fait découvrir au lecteur une partie de l’Histoire relativement méconnue du grand public car l’intrigue du roman se situe entre la première et la deuxième croisades, période qui n’est pas vraiment étudiée au cours du cursus scolaire « classique ». Cependant, même s’il s’agit d’un roman fantastique, l’auteur parsème son récit d’éléments historiques qui permettent d’entrapercevoir aussi bien des personnages que des intrigues de l’époque. Ceci amènera d’ailleurs le lecteur curieux à se renseigner sur la vie d’Alix, de sa fille Constance ou encore de Raymond de Poitiers et de Raoul de Domfront[[je dois reconnaître que c’est ce que j’ai fait alors même que la période des croisades n’est pas ma période préférée de l’Histoire]].

Bien que l’on peut considérer qu’il n’y ait pas vraiment de héros dans ce roman, il est certain que des personnages sont plus importants que d’autres, parmi lesquels : bien évidemment Alix, cette princesse qui est révoltée contre son père et ne rêve que de pouvoir régner sans partage sur le royaume d’Antioche, quitte pour cela à pactiser avec l’ennemi… Sans compter le démon qui la possède et intervient à plusieurs reprises pour l’aider (mais quel est son but à lui ? C’est un point qui restera relativement dans l’ombre). C’est une femme forte, têtue, cruelle même et prête à tout pour parvenir à ses fins.

Il y a également Renaud Mazoir, cet ancien amant de la princesse, qui est un homme de foi et d’honneur. Sous ses dehors « rugueux », il est attaché à sa famille et à ses responsabilités, ce qui le conduira d’ailleurs à confier son fils qu’il a sauvé de sa mère à une secte d’assassins. Celle-ci est menée par le mystérieux Saïf Ibn Ammar, un homme particulièrement intelligent qui en sait bien plus que ce qu’il veut bien dévoiler.

Outre ces personnages principaux, le lecteur est amené à suivre la vie de plusieurs personnages secondaires qui auront une importance certaine pour le déroulé de l’intrigue, parmi lesquels : le roi Baudouin, père d’Alix ; le jeune Martin, fils d’Alix et de Renaud… et tant d’autres !

On vous garantit une chose en tout cas, vous n’allez pas vous ennuyer ! Car l’écriture de Jean-Louis Fetjaine est simple, le rythme rapide, et l’aventure tellement étrange… Un habile mélange entre Histoire et surnaturel qui conduit le lecteur à voyager dans l’espace et le temps pour se retrouver en plein milieu de luttes de pouvoir au temps des croisades.

Quoiqu’il en soit, quel roman… Peut être que le lecteur peut ressentir quelques lenteurs, ou un petit regret quant au manque d’approfondissement de quelques personnages, et des points qui restent dans l’ombre (le djinn refera-t-il une apparition dans un autre roman de l’auteur ?). Mais c’est un très bon ensemble qui fait de Djinn, un roman très entraînant qui se lit d’une traite. Il est accessible aux lecteurs à partir de l’adolescence (un peu trop violent pour être accessible à des lecteurs plus jeunes).

Fiche technique

Format : broché
Pages : 288
Éditeur : Fleuve éditions
Collection : Outre Fleuve
Sortie : 13 avril 2017
Prix : 19 €