Présentation de l’éditeur
L’histoire de Mamie Stover, belle femme qui arrive à Honolulu pour travailler dans une boîte appelée le « Bungalow », et pour qui l’amour de l’argent vaut plus que tout. Sa rencontre avec Jim Blair changera le cours de sa vie.
Avis de Eric
Mamie Stover, 24 ans, est une ancienne reine de beauté d’une ville provinciale américaine qui se trouve chassée de San Francisco par la police au terme d’un parcours que l’on juge chaotique. Elle se réfugie à Honolulu peu avant l’attaque de Pearl Harbor, où elle tombe sincèrement amoureuse d’un type bien, écrivain à succès, Jim Blair.
Avant sa rencontre, Mamie Stover est mue par une volonté inextinguible de revanche sociale et de reconnaissance dans sa ville natale, qu’elle rêve de snober un jour par son argent comme elle-même a été snobée par les gens de sa ville. En premier lieu, elle vise son père, un homme sans envergure dont on sent qu’elle n’espère plus l’amour, à regret.
Mais à Honolulu, elle se prend sincèrement à l’amour sans toutefois vouloir abandonner sa nouvelle vie peu respectable dans un dancing pour soldats où elle gagne très vite très bien sa vie, alors même qu’elle a démarré par ailleurs une vie de femme d’affaires immobilières locale où elle réussit aussi bien.
Après l’attaque de Pearl Harbor, Jim est appelé sous les drapeaux sur le théâtre des opérations avec le grade de caporal. En dépit de la promesse qu’elle lui a faite à son départ d’abandonner cette vie si profitable au dancing en attendant son retour où il s’épouseront, elle lui cache dans ses lettres qu’elle continue cette activité , tout en utilisant un capitaine local de la Police Militaire pour acquérir les apparences d’un statut de femme respectable de la haute société.
A ce point du film, j’ai admiré la scène au cours de laquelle elle refuse fermement les avances appuyées du capitaine qui veut la rabaisser à son niveau, le sien, en dressant une équivalence entre l’éloignement de sa famille à lui et de sa libido d’homme d’une part et d’autre part son désir à elle d’argent, de vie luxueuse et son statut de ‘traînée’ qui serait donc mal venue de se gêner pour rester fidèle à son petit caporal de fiancé, lui aussi éloigné de plusieurs milliers de kilomètres. Elle le gifle et rompt toute relation sociale avec lui.
Tout est dit et le film semble avoir été conçu et mené pour livrer cette scène. La fin voit des retrouvailles avec Jim qui a découvert le mensonge et la revoit pour lui annoncer qu’il la quitte, sans parvenir ni vouloir la haïr. Un type bien, vous dit-on.
Mamie Stover éprouve une profonde affliction comprenant qu’elle n’a pas su se ménager l’argent qui brûle et leur amour qui les faisaient brûler l’un pour l’autre. Elle quitte Honolulu, vend sa fortune et repart à San Francisco, en transit seulement, pour sa ville natale.
C’est un film bien plus profond qu’il n’en a l’air et je vous encourage à y découvrir votre interprétation dont je gage qu’elle aura autant de légitimité que la mienne tout en en différant grandement. C’est le propre des créations de talent.
Fiche Technique
Avec Jane Russell, Richard Egan, Agnes Moorehead, etc.
Durée : 88 minutes
Langue : anglais sous-titré français.
Région : 2
Disques : 1
Studio : Opening
Sortie du DVD : 5 mai 2009
Bonus du DVD
– Mamie Stover : sexe, amour et argent par Dominique Rabourdin (28 min)
– Raoul Walsh par Noël Simsolo (28 minutes)