DVD : Amant & fils – Avis +

Présentation de l’éditeur

Walter Morel est un mineur depuis l’âge de 14 ans. Il aimerait que ses trois fils
exercent le même métier. Mais le fils aîné est parti vivre à Londres, et le plus jeune,
Arthur, accepte de travailler à la mine. Il est tué dans une explosion, et Paul, le
troisième enfant ne veut pas du même destin. Il va s’opposer à son père, se
bagarrer pour vivre sa propre vie et découvrir le plaisir charnel dans les bras d’une
femme mariée.

Avis de Eric

Un couple composé d’un mineur et d’une femme au foyer anglais à Nottingham au temps des suffragettes perd l’un de ses trois fils à la mine.

L’aîné est déjà parti à Londres où il a une maîtresse superficielle. Le troisième fils, Paul, doué pour la peinture, s’apprêtait à accepter une proposition d’un mécène londonien de monter à la capitale pour se former. Mais ne voulant pas laisser sa mère, à laquelle il est profondément attaché, seule sans fils à la maison, il décline la proposition londonienne, tout en refusant cependant de descendre à la mine comme le voudrait son père, un homme rugueux. Il reste donc dans sa ville natale et accepte un petit emploi chez un petit confectionneur local.

Le film porte bien son nom. Paul, et son frère William mais de façon accessoire dans l’intrigue, ne peut être reconnu pleinement pour lui-même tant par son père que par sa mère, qui récusent soit l’amant qu’il est, soit le fils.

Au-delà, le cinéaste, faussement progressiste (le tournage a lieu dans l’air du temps qui grondait peu 1968), et sous couvert d’idéaux légitimes égalitaires entre l’homme et la femme, et de libération sexuelle, se montre à son issu d’une sévérité sans pitié pour les femmes :

– Pour la mère de Paul, très aimante mais qui l’étouffe au point de ne pas savoir insister efficacement pour qu’il parte quand-même à Londres.
– Pour elle encore qui reconnaît avoir plusieurs années auparavant douché la joie de vivre de son jeune mari et qui lui reproche d’être devenu ce qu’elle avait prévu, à savoir un mineur, subalterne dans la société.
– Pour la première dulcinée de Paul, Miriam, qui est une jeune fille simple et éperdument amoureuse, mais incapable de valoriser Paul dans une rapport charnel qu’elle finit par lui consentir, mais qui la révulse profondément tant l’éducation puritaine reçue de sa propre mère lui fait ressentir de dégoût pour la chair.
– Pour la mère de Miriam, évidemment, c’est tellement facile.
– Pour l’amante de Paul, qui prend la suite de Miriam. Suffragette, femme mariée mais séparée, elle se donne à Paul mais le quitte car elle reproche à Paul de ne pas savoir lui-même s’abandonner complètement dans les étreintes, à la différence de son mari, qu’elle finit par rejoindre car elle revendique lui appartenir.

C’est donc un film complexe, incroyablement talentueux, aux analyses sentimentales extrêmement intéressantes qui ne laisse pas indifférent. Mais sous prétexte de montrer la difficile émancipation d’un jeune homme pour enfin parvenir à la « vraie vie », il charge la barque des femmes comme on n’oserait pas le faire aujourd’hui.

Fiche technique

Avec Trevor Howard, Dean Stockwell, Wendy Hiller, Heather Sears, etc.

Région : 2

Disques : 1

Studio : Opening

Date de sortie du DVD : 5 mai 2009

Prix : 9,99 €