Conférence de presse Beginners

Synopsis

Oliver, illustrateur à Los Angeles, collectionne les ex et les déceptions amoureuses. Quand son père Hal tire sa révérence après avoir fait son coming-out à 75 ans et rejoint avec entrain la communauté homosexuelle, Oliver se penche sur ses relations familiales et ses échecs sentimentaux. Et il hérite d’un chien philosophe et bavard. La dépression guette.
Jusqu’au jour où il rencontre Anna…

La conférence de presse

Brillant artiste touche-à-tout, Mike Mills, à la fois musicien, photographe, graphiste, designer, dessinateur, scénariste, clippeur et réalisateur d’un premier film remarqué, Age difficile obscur (2005), vient de présenter à Paris son second opus, Beginners, avec en vedette l’écossais Ewan McGregor, le canadien Christopher Plummer et la française Mélanie Laurent.

Né en 1966, Mike Mills est né à Berkeley en Californie. Il est diplômé de l’université Cooper Union for the Advancement of Science and Art de New York. Il a réalisé des clips pour Moby, Yoko Ono ou encore le groupe Air. Il a illustré des pochettes d’album pour des artistes variés tels que les Beastie Boys, Beck, Sonic Youth et Ol’ Dirty Bastard. Sa formation artistique lui a également permis de participer à des travaux de design pour des marques comme X-Girl ou Marc Jacobs.

Beginners est pour lui le prétexte de rendre hommage à ses parents, notamment à son père, qui a fait son coming-out à l’âge de 75 ans, thème principal du film. Ce second long-métrage est donc à la limite du documentaire, patchwork de faits réels, d’anecdotes intimes et de délires imaginaires…

Basé sur la vraie vie des parents du réalisateur, notamment lorsqu’il retrace à l’écran le parcours d’Oliver -les photographies familiales que l’on voit sont les siennes, de même que les petits détails venus directement de son enfance-, le film est en grande partie autobiographique. Les dessins sont aussi les siens, parfois complétés à l’écran par l’acteur Ewan McGregor qui s’est inspiré de Mike pour créer Oliver.

Entre une mère fantasque, architecte, et un père absorbé par son travail dans un musée, entre judaïsme refoulé et homosexualité cachée, l’enfance de Oliver s’est déroulée comme un long fleuve tranquille. Mais tout ceci n’était qu’une illusion. Admirablement joué par Christopher Plummer, le père apparaît comme un personnage lumineux qui décide de vivre sa vraie vie à la mort de sa femme.

Mélanie Laurent a obtenu le rôle grâce à sa gouaille, son naturel et son énergie débordante, qualités visibles à l’écran. Elle a su convaincre le réalisateur par le truchement d’un court-métrage pétillant où elle se mettait elle-même en scène. Dans le scénario, le personnage de Anna n’était pas nécessairement français, il fallait juste qu’elle vienne « d’ailleurs » et qu’elle soit en perpétuel déplacement.

Onirik a voulu savoir quelles avaient été les influences artistiques, qu’elles soient cinématographiques ou littéraires, qui l’avaient inspiré pour réaliser Beginners.

Le réalisateur a répondu avoir puisé dans des œuvres aussi variées que L’Insoutenable légèreté de l’être de Philippe Kaufman (1988, d’après un roman de Milan Kundera), avec le thème de plusieurs destins qui s’entremêlent, les films de Woody Allen, mais uniquement de 1977 à 1987, a précisé avec malice Mike Mills.

Fin cinéphile, le cinéma européen n’est pas en reste avec Mike Mills puisque le légendaire Federico Fellini a aussi marqué le cinéaste, avec des films comme La Dolce Vita ou Amacord, film où l’artiste italien mettait en scène ses propres souvenirs. Mike Mills a évoqué également le cinéma du hongrois István Szabó, qu’il apprécie beaucoup.

Le poète américain Allan Ginsberg, qui a fortement influencé le mouvement hippie et que la mère de Mike Mills aimait énormément, est évoqué à plusieurs reprises dans le film. Son poème Howl (au style cru et explicite, qui fut, en son temps, censuré pour obscénité), l’a tout particulièrement inspiré.

Merci beaucoup à Mike Mills pour sa disponibilité, sa patience et son grand sens de l’humour !