Comme un baiser brûlant/Passé secret – Avis +/-

Présentation de l’éditeur

Comme un baiser brûlant de Nalini Singh

Tu es ma femme, Jess. Et je compte bien faire l’amour à ma femme, ce soir. Devant la résolution implacable qu’elle lit à cet instant dans les yeux de celui qu’elle vient juste d’épouser, Jess frémit. Quand elle a fini par se résoudre à devenir la femme de Gabriel Dumont et à lui donner un héritier, elle s’est imaginé que ce contrat n’impliquerait aucune émotion, et presque aucun contact physique. Mais à en croire la flamme de désir qu’elle voit danser dans les yeux de son mari, cet homme qui n’a pas l’habitude qu’on lui désobéisse, elle s’est trompée du tout au tout…

Passé secret de Barbara McCauley

Comment Alexia Blackhawk aurait-elle pu imaginer qu’elle était toujours mariée à Jordan Grant ? Certes, ils s’étaient bien mariés à Las Vegas sur un coup de tête, des années plus tôt, mais Alexia avait fait annuler leur union dès le lendemain, dès qu’elle s’était rendu compte que cet homme qu’elle aimait pourtant plus que tout au monde n’éprouvait en réalité aucun sentiment pour elle. Alors pourquoi revenait-il aujourd’hui en prétendant qu’elle était toujours sa femme ?

Avis de Marnie

Vous les quadragénaires… si je vous dis : Fiesta San Antonio de Janet Dailey, vous saurez à quel inoubliable je fais allusion ??? Et bien, excusez du peu, mais nous pouvons oser une petite comparaison avec ce célèbre azur des années 80… l’histoire est similaire et comme son aînée, elle tient toutes ses promesses, avec une agréable sensation de rajeunissement au goût du jour.

Il existe seulement deux différences, l’une concerne l’héroïne qui n’a pas de « petit frère » pour justifier le fait qu’elle se vende à son mari pour sa sécurité, et comme nous sommes dans les années 2000, l’héroïne ne se laisse pas marcher sur les pieds, ayant conscience de sa place dans la société (même si elle n’est pas du même milieu social que son époux) avec une vraie volonté de s’affirmer et d’exister… Et oui, les héros des jeunes auteurs sont moins bons, sonnent plus vrais, et leurs défauts sont ceux de tout un chacun. On ajoute à cela des scènes torrides décrites sans les métaphores pudiques que l’on trouvait il y a vingt ans dans les Azur, et nous avons un petit roman résolument moderne, passionné à l’atmosphère lourde et prenante.

Il est donc étonnant de trouver Gabriel, un vrai héros estampillé 1980… macho, pur et dur et surtout, ce qui est plus que rare de nos jours dans la romance, doté d’une bonne dose de cruauté, certaines de ses répliques étant si sarcastiques, que l’héroïne qui ne s’en laisse pourtant pas compter, reste sans voix… et nous aussi par la même occasion ! Il est carrément antipathique, jusqu’au moment ou nous comprenons que Gabriel est en fait traumatisé et totalement bloqué émotionnellement suite au drame terrible qu’il a vécu.

Les relations ambigus entre les deux héros fonctionnent comme en huis clos, avec pour décor un ranch perdu dans cette région de la Nouvelle-Zélande ou l’élevage est roi. Les rapports de forces s’inversent, oscillent, entre deux êtres qui mariés l’un par utilité et l’autre pour remplir une part d’un marché financier, vont apprendre à se connaître… De malentendus en crises de jalousie que l’on ne veut jamais s’avouer, en refus de s’engager pour éviter de souffrir mais aussi rongés par la solitude, ils tentent de s’atteindre, que ce soit sexuellement ou par agressions verbales ne trouvant aucun autre moyen que l’affrontement pour tenter de comprendre ce qu’éprouve l’autre mais aussi ce qu’ils ressentent au fond d’eux-mêmes.

Beaucoup d’intensité dans cette histoire, du moins autant que le permet le format très réducteur, que Nalini Singh tente de détourner en utilisant un procédé que semblent avoir trouvé tous les bons auteurs actuels, nous plonger dans l’histoire alors qu’elle est commencée… D’une part, nous nous accrochons pour comprendre les tenants et aboutissants pendant les premières pages et d’autre part, nous sommes captivés, saisis par l’atmosphère à couper au couteau qui existe déjà entre les deux héros.

Bien évidemment, tout n’est pas formidablement réussi, ainsi le rival du héros est terne, faible et gémissant, mais bon ! Est-ce que nous avons compris la raison pour laquelle Scarlett court après Ashley alors qu’elle tient Rhett dans ses bras ? Notre Jess parviendra à comprendre elle-même comme toute héroïne qui se respecte qu’elle était amoureuse de l’amour et non de celui qui l’incarnait ! La trame est classique… mais tout cela est fort bien amené, le rythme est rapide, et les personnages torturés à souhait… Un auteur à suivre !

Avis de Callixta

Curieux assemblage que ces deux romans Passion chez Harlequin. Autant le livre de Nalini Singh montre le talent de son auteur et sa maîtrise de la description des sentiments, autant le second tombe dans les travers de la romance : situations invraisemblables, dialogues ineptes et malentendus simplissimes que deux ou trois phrases échangées auraient résolu. Si le livre essaye de jouer dans la légèreté, il échoue parfois à faire sourire.

J’ai découvert Nalini Singh par sa série paranormale (non traduite en français) tellement emballante que je me suis demandé si son talent était aussi évident dans ses publications de romances contemporaines. Et bien, la réponse est clairement oui !

Ne cherchez aucune comparaison entre les deux genres. Dans ses romances contemporaines, Nalini Singh réussit quelque chose de très rare à faire aujourd’hui, elle place ses héros dans des situations de tensions extrêmes qui provoquent inévitablement des scènes violentes et très chargées sexuellement.

Dans ce dernier livre paru, Comme un baiser brûlant (et elle n’a pas écrit depuis d’autres romances contemporaines) tout rappelle les bons vieux romans que nous lisions : un héros dur et fermé, traumatisé mais souffrant en silence, une jeune femme obligée de l’épouser, une forte attraction physique que l’héroïne ne parvient pas à combattre, des personnages secondaires qui provoquent la jalousie de nos deux héros.
Gabriel Dumont, propriétaire d’un ranch au fin fond de la Nouvelle Zélande face à la pauvre petite héroïne, nommée Jessica. Amoureuse d’un autre qui s’est déjà marié et va bientôt être père, elle a pris un an avant de revenir se soumettre à Gabe qui, en échange du mariage et d’un bébé, prendra soin du propre héritage menacé de la jeune femme, un ranch voisin. La relation est terriblement froide et dure entre eux. Cela est surtout dû à Gabe qui a perdu toute sa famille et s’est refermé sur lui-même.

Tout le roman va se construire autour de la découverte progressive par Jessica de qui est exactement l’homme qu’elle a épousé et il faut lui reconnaître un certain mérite puisqu’il ne la ménage pas et la tient réellement à distance sentimentalement.

Cette façon d’écrire était tombée en désuétude. Difficile de mettre en scène des personnages où un homme ultra-dominant écrabouille une innocente vierge au 21e siècle. Mais Jessica a de la ressource et Nalini Singh sait à la fois maintenir ce qui fait le charme de ce genre d’histoire et le fait qu’une femme de 2008 ne peut réagir comme sa mère ou sa grand-mère. Le cadre assez sauvage aussi des régions reculées de Nouvelle Zélande contribue à rendre crédible l’histoire. Le héros est très réussi et reste un être sombre et froid jusqu’au bout sans que l’auteur n’abandonne ce qui était son principe de départ. Même sa façon de tomber amoureux est conforme à ce qu’il est.

Bref, c’est une confirmation du talent de Nalini Singh. Pour le moment, les lectrices françaises ont découvert la totalité de son œuvre contemporaine. Espérons qu’il sera possible qu’elles aient un aperçu de sa sublime série paranormale.

Le deuxième roman Passé secret de Barbara MacCauley souffre malheureusement du défaut majeur de ce type de roman court et formaté. L’idée de départ aurait pu être bonne : un couple se retrouve neuf ans après un été de passion torride conclu par un mariage éclair à Las Vegas, annulé aussitôt. Du moins, c’est ce que croit Alexia, l’héroïne. Son ex-mari n’ayant jamais renvoyé les papiers signés, le mariage est toujours légal. Évidemment cette jeune femme moderne, à la tête à vingt-six ans d’un magazine de mode de premier plan (très crédible, hein ?) n’a jamais compris que n’ayant reçu aucune confirmation, rien n’était sûr ! La première scène est plutôt amusante avec les deux héros qui se retrouvent couchés l’un près de l’autre sans le savoir. Le reste est confus et léger jusqu’à l’inconsistance et surtout l’incohérence.

On ne sait jamais vraiment pourquoi Alexia a épousé le héros, pas vraiment pourquoi ils ont voulu divorcé aussitôt. La seule explication est apparemment un désaccord sur la place de la femme dans le couple : Alexia, sans doute membre d’un collectif féministe, n’a donné aucune chance à son couple et a pris ses cliques et ses claques après une passion inoubliable, pourtant. Cela laisse un peu pantois.

Ajoutons à cela un défaut agaçant peut être dû au style de l’auteur ou aux éventuelles coupes de l’éditeur : les chapitres commencent parfois dans le feu d’une action totalement différente de celle qui précédait. Ainsi, par exemple, surgit le nouveau petit ami d’Alexia dont on ne saura quasiment rien, dont on ne savait même pas qu’il existait et dont on se demande à la fin du roman s’il a jamais compté dans la vie de la jeune femme (hormis pour rendre un précieux service à l’auteur en mal d’imagination pour rendre jaloux le héros).

Ce livre est le quatrième d’une série portant sur la famille Blackhawk, avec l’histoire d’un cousin, Dillon, de trois sœurs (dont Alexia) et d’un frère. Le contexte avait l’air intéressant, peut être que les autres tomes sont mieux ficelés ! Ils ont été publiés il y a plusieurs années, sous les titres : Un étranger de passage et Brûlante intimité.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 472
Editeur : Harlequin
Collection : Passions
Sortie : 4 février 2008
Prix : 5,95 €