Collection Blanche : octobre 2010

Le bonheur d’une infirmière de Janice Lynn

Présentation de l’éditeur

Une liaison sans lendemain : voilà tout ce qu’Abby peut espérer du Dr Dirk Kelley, son patron, avec qui elle vit depuis quelques mois des moments passionnés. Car celui-ci, même s’il partage ses sentiments, refuse d’envisager l’avenir avec elle, et semble profondément marqué par une précédente histoire. Une histoire qu’il s’obstine à garder secrète, mais qu’Abby est bien déterminée à lui faire oublier, persuadée que c’est là sa seule chance de sauver leur amour…

Avis de Marnie : avis –

L’idée de départ est très classique, mais sympathique. La construction est « moderne », c’est à dire que Janice Lynn fait débuter son histoire au second chapitre de la relation. Nos deux héros travaillent ensemble, ont été attirés l’un par l’autre, mais voilà après une nuit passionnée, Dirk fait inexplicablement marche arrière et refuse autre chose que de l’amitié, et Abby est bien obligée d’accepter. C’est ici que commence le récit…

Toutefois, au lieu d’approfondir cette intéressante situation, Janice Lynn va partir dans une sorte de délire que l’on pourrait intituler de « Vive Noël ». La jeune femme a perdu sa famille dans un incendie (lié aux fêtes de fin d’année…) seulement elle rêve d’un Noël où elle retrouverait des êtres aimants, et c’est là que le sirop se met à couler, couler jusqu’à ce que le lecteur tombe dans un coma diabétique. Traumatisé parce que son épouse et sa fille sont décédées en faisant leurs achats de Noël, Dirk ne veut plus entendre parler des fêtes. Raconté comme cela, cette avalanche de catastrophes pourrait prêter à sourire, et malheureusement, c’est exactement ce qui va se passer.

Si l’atmosphère a plutôt une résonance tragique, Janice Lynn garde un ton guilleret tout au long du récit. Abby avec une insensibilité rare, impose son point de vue à notre héros qui n’en peut plus d’essayer de s’expliquer, en vain. Il faut s’amuser le jour de Noël et faire plaisir à ses proches, c’est là que se situe le point d’achoppement du récit, ce qui n’est guère profond vous en conviendrez. Finalement, sans aucune introspection, Dirk abdiquera juste pour que l’auteur puisse terminer son récit, sans aucune cohérence…

Superficiel et immature !

Retrouvailles au bout du monde de Sue Mackay

Présentation de l’éditeur

Six ans plus tôt, afin d’oublier le drame qui a brisé son couple, Fiona Shaville a tout quitté pour recommencer de zéro, loin de Hanmer Springs. Et le temps, peu à peu, a fait son œuvre puisque, aujourd’hui, elle a réussi à surmonter son chagrin et a repris goût à la vie… Alors pourquoi cette vie lui semble-t-elle soudain vide, à tel point qu’elle envisage de retourner à Hanmer Springs – dans le secret espoir que Tom, son ex-mari, sera au rendez-vous ?

Avis de Marnie : avis +

Même s’il s’agit d’un premier roman, ce nouvel écrivain possède, elle, une vraie maturité, et semble énormément avoir réfléchi à son histoire. Si le thème est tragique, soit deux médecins qui n’ont pu faire face à la mort de leur bébé, et qui se retrouvent six ans plus tard, le traitement, lui, n’a vraiment rien d’oppressant. Au contraire, Fiona pense avoir surmonté cette épreuve et souhaite non affronter son mari dont elle est séparée, mais au contraire, s’expliquer, s’excuser et si possible construire un avenir avec lui, même si tout cela n’est pas vraiment clair dans son esprit.

De son côté, Tom a fait construire l’hôpital dont il rêvait et pense lui-aussi avoir enfin surmonté la mort de son enfant et la fuite de sa femme. Il n’est pas franchement cordial mais n’est pas du tout vindicatif. C’est ici que se situe la vraie originalité du point de vue de l’auteur, l’absence de ressentiment dans la confrontation. Nos deux héros vont entamer le dialogue sans animosité ni affrontement violent. Ils n’ont qu’une semaine pour communiquer, ce qu’ils font apprenant à mieux se connaître (ils ont profondément changé tous les deux) à partager leur peine, leurs motivations, leurs aspirations.

Certains pourront trouver que cela manque d’action ou de rebondissement, mais au contraire, Sue Mackay a décidé de privilégier la profondeur de la discussion et la progression de cette relation fragile qui se fortifie et s’épanouit au fur et à mesure que nos deux héros parlent de leurs émotions, de leurs sentiments, ce qu’ils n’avaient jamais réussi à faire auparavant.

Beaucoup de sensibilité douce-amère pour une romance « réaliste ». Bien évidemment, un nouvel auteur néo-zélandais à ne pas oublier !


Fiche Technique

Format : poche
Pages : 310
Editeur : Harlequin
Collection : Blanche
Sortie : 15 octobre 2010
Prix : 6,15 €