Ciné + Classic – To be or not to be

Attention, chef d’oeuvre ! Le titre français Jeux dangereux est oublié depuis une cinquantaine d’années, pour mieux nous souvenir de To be or not to be, célèbre réplique d’Hamlet et détail essentiel du ressort comique du film…

Peut-on rire de tout ? C’est certainement ce que les critiques et les spectateurs ont du se demander lorsque ce film « comique » dont le sujet est l’invasion de la Pologne par les nazis en 1939, est sorti sur les écrans américains en 1942.

Cette histoire d’adultère sur fond d’espionnage présente d’étonnants morceaux de bravoure et de dérision tout à la fois, dans une envolée pleine de finesse menée de main de maître par le réalisateur berlinois Ernst Lubitsch, un des plus grands metteurs en scène d’avant guerre.

Il offre à Jack Benny (une bête de scène et humoriste les plus connus des années 40 et 50) une de ses rares apparitions au cinéma et à la délicieuse et très spirituelle Carole Lombard, le rôle de sa vie. Elle devait décéder quelques brèves semaines après ce tournage dans un accident d’avion laissant Clark Gable, son mari, inconsolable.

En beau mais assez effacé jeune premier, Robert Stack est encore très loin du rôle qui le rendit plus tard célèbre, celui d’Eliott Ness dans la série les incorruptibles. La version de 1983 réalisée par Mel Brooks ne nous fera jamais oublier cette légèreté cynique, cet humour en forme de bulles de champagne…

Si vous vous demandez ce que représente la fameuse Lubitsch touch, vous n’avez qu’à écouter une réplique inoubliable de cette comédie : Jack Benny joue le rôle d’un acteur de seconde zone. Le colonel nazi commente : «Ah oui, je l’ai vu jouer dans Hamlet à Londres. Ce qu’il a fait subir à Shakespeare, nous le faisons à la Pologne».