Celle qui parle – Avis +


J’appris plus tard que cette langue était le Nahuatl. Une langue que tout le monde parle dans l’empire des Mexicas, une langue pour attaquer, pour défendre, pour vendre et acheter, pour négocier, pour conquérir, une langue à apprendre.

XVIe siècle, au cœur d’un pays qui s’appellera plus tard le Mexique, Malinalli est la fille du cacique d’Oluta. Cette noble jouit d’une vie privilégiée. De sa grand-mère, elle apprend les plantes médicinales et de son père le Nahuatl la langue du peuple des Mexicas. Son père décède, mais elle demeure respectée.

Elle s’oppose à ce qu’une partie de la population soit vendue comme esclave. Mais ainsi elle s’élève contre le nouveau cacique, le second mari de sa mère. Or, à la mort de sa grand-mère, son statut change brusquement. Elle est subitement enlevée et vendue aux Mayas et ceci par son beau-père.

Malinalli se retrouve esclave aux champs et se fait enguirlander en maya parce qu’elle ne comprend pas les ordres. Elle riposte dans sa langue natale et subit une punition : s’occuper des latrines.

Huit ans plus tard, Malinalli a appris la langue de ses maîtres. C’est alors que les dieux arrivent de la mer dans de gigantesques vaisseaux. Ils ont des visages étranges avec des poils dessus. Ils portent le tonnerre dans leurs armes et c’est grâce à cela qu’ils remportent la victoire. Le cacique des Mayas est mort au combat et ses vingt esclaves sont données aux hommes blancs. Parmi ceux-ci l’un d’eux – Gerónimo – parle la langue des Mayas et leur explique qu’elles se retrouvent sous l’autorité de leur capitaine Hernan Cortes.

Malinalli (rebaptisée Marina) s’interroge : pourquoi un dieu aurait-il besoin d’un traducteur ? Les Conquistadors partent vers le Nord. Soudain, en pleine forêt, la petite troupe se retrouve face à des guerriers indiens appartenant à une peuplade inconnue. Comme ils ne parlent pas la langue maya, Gerónimo est incapable de se faire comprendre. C’est alors que Marina s’avance et les interroge en Nathualt, la langue des Mexicas qu’elle a appris dans sa jeunesse.

Malinalli porta bien des noms. Celui qui sera le plus retenu par l’Histoire sera celui de la Malinche. Tout comme Cortès et l’interprète Gerónimo d’Aguilar, il s’agit d’un personnage historique sur qui reposera la conquête du Mexique.

Il s’agit d’une version différente du personnage de la Malinche dont Mitton avait fait l’héroïne de sa série Quetzalcoatl. Chez Miton, il s’agissait d’une paysanne réagissant par instinct aux événements. Ici, la Malinche est une noble éduquée et réfléchie. Son propre peuple puis les Espagnols l’ont réduite en esclavage. Mais grâce à sa maîtrise des langues elle prouve son utilité et choisit son camp.

La vie de la Malinche est ici transposée avec crédibilité.

Fiche technique

Format : album
Pages : 216
Éditeur : Bamboo
Collection : Grand Angle
Sortie : 30 mars 2022
Prix : 24,90 €