Buffy – The vampire Slayer (le film)

Buffy est une jeune lycéenne qui n’aime rien d’autres que faire du shopping, blablater et jouer à la pompom girl. Ce qu’elle ne sait pas c’est qu’elle est l’élue et que son destin est scellé d’avance. Merrick Jamison-Smythe (Donald Sutherland) est son observateur, de génération en génération il renaît afin de trouver l’élue et lui enseigner l’art de la guerre. Imaginez sa surprise lorsque cet anglais plein de retenue tombe sur une tueuse californienne, ado futile, blonde décolorée pur souche.

Ce film est le premier jet de Joss Whedon concernant son projet « Tueuse ». Après son insuccès notoire, il repensa la totalité du concept et le déclina en série TV, que tout le monde connaît. On navigue en permanence entre la série Z ratée et le bon petit film à l’humour retors. La mort longue de Amalyn (Paul Reubens) par exemple laisse perplexe et amène un rire surpris. Tous les acteurs ont l’impression qu’ils se sont laissés entraîner dans une drôle de galère. Pour preuve, dans le documentaire qui accompagne le film, ils avouent qu’ils n’osaient pas annoncer à leur entourage qu’ils jouaient dans un film qui portait un tel titre !

On a le plaisir d’apercevoir des acteurs qui ont eu une toute autre carrière par la suite. Hillary Swank, par exemple qui a un obtenu oscar pour son rôle dans Million dollars baby. Luke Perry signait son premier long métrage. Il fut bien meilleur dans les séries qu’il fît par la suite (Oz, Jeremiah). Rutger Hauer est ici bien pâlot et ce n’est pas à cause de sa constitution vampirique. Natasha Gregson Wagner préfigure dans un petit rôle ce que sera le caractère de Willow, même sa manière d’articuler nous la rappelle. On retrouve également Ben Affleck dans un rôle minuscule, ainsi que David Arquette qui lui, n’a pas beaucoup changé. Kristy Swanson (Buffy) ne se relèvera pas de cet échec malgré ses talents de gymnaste, elle ne décrochera plus grand chose d’autre, excepté des contrats pour des photos (plus que moins) dénudées.

Pour ceux qui connaissent bien les sept saisons de la série avec Sarah Michelle Gellar, le film est une niche bourrée de références. Les piques humoristiques de Buffy au moment où elle poignarde les vamps sont déjà présentes. L’affection entre la tueuse et l’observateur anglais, les préoccupations existentielles de Buffy sur la mode, ses amis aussi vide de sens qu’elle même, son problème avec les garçons qu’elle domine physiquement très largement, etc. apparaissent aussi. Pike (Luke Perry) est un mélange de Xander, Oz et Spike. Lorsqu’il arrive au bal des terminales, il a la même dégaine que le suceur de sang peroxydé : transcendant !

Ici les vampires sont ridicules et peu ragoûtants. Le maquillage est si mauvais, qu’on se demande si cela est fait à dessein. On est loin de la mythologie créée par l’équipe de production de Whedon. On est loin du charme d’Angel ou de Spike. Ils sont les « méchants » à qui toutes les catas arrivent. Mais si c’est bien là le gros défaut du film, on se peut se rassurer en concluant que cela a permis une refonte du mythe pour en sortir grandi.

Le film a notamment péché à cause de sa mauvais traduction française. Imaginez notre Buffy devenue Bichette (Buffy est le diminutif de Elisabeth, mais ici utilisé comme un prénom à part entière) et son second (ou troisième) degré qui incompris par les traducteurs, passe très mal. Alors, un film à voir ? Oui, sans conteste. Pas seulement pour rire devant un nanar ou pour faire un pèlerinage dans l’esprit de Joss Whedon, mais également pour voir un film qui sait quelques fois être marrant et se régaler des acrobaties de Kristy Swanson, très costaude. Ah, j’oubliais, pour le cabotinage de Paul Reubens, également, excellent !

Le DVD contient un documentaire de quelques minutes sur le tournage du film et deux bande-annonces.