Bienvenue à Suburbicon – Avis +

Présentation officielle

Suburbicon est une paisible petite ville résidentielle aux maisons abordables et aux pelouses impeccablement entretenues, l’endroit parfait pour une vie de famille. Durant l’été 1959, tous les résidents semblent vivre leur rêve américain dans cette parcelle de paradis.

Pourtant, sous cette apparente tranquillité, entre les murs de ces pavillons, se cache une réalité tout autre faite de mensonge, de trahison, de duperie et de violence… Bienvenue à Suburbicon.

Avis de Valérie

Après la Seconde Guerre mondiale, les Américains se sont construit une vie rêvée, un Eden sur Terre. Tout ce qui dérogeait à cette version idyllique du quotidien était impitoyablement chassé, que ce soit de la vue ou des esprits.

Suburbicon est une petite ville typique où tout le monde se connaît et s’apprécie. La fatalité frappe tout de même cette bourgade paisible le jour où deux malfrats pénètrent dans un pavillon où habite une famille déjà marquée par le destin.

L’épouse, suite à un accident, est en fauteuil roulant, et sa sœur habite avec eux pour aider le chef de famille à s’occuper de leur fils unique. Les mafieux quittent le foyer en laissant une victime, l’infortunée mère. Autre déveine, bien plus grave, une famille d’afro-américains emménage juste en face. De paradis, le quartier devient l’enfer sur terre…

Cette comédie dramatique très noire est particulièrement astringente. On n’en sort pas indemne et cela peut même être perturbant. Son pouvoir est d’attraper le spectateur – consentant ou non – et le gifler avec cette hypocrisie abominable qu’est la discrimination raciale, culturelle ou religieuse. Puis de le laisser là, seul avec ses réflexions.

On rit, jaune, autant qu’on est ému par l’innocence des deux enfants qui subissent la haine, mais n’en n’ont que faire dans leurs jeux. Et on se remet en question. Non pas obligatoirement pour une question de racisme, mais vis-à-vis de cette hypocrisie qui change de visage dans chaque pays. Derrière les convenances respectées, il peut se cacher une âme bien plus noire que celui qui ne fait peu de cas des bonnes manières.

Le long-métrage est interdit au moins de 12 ans, car certaines scènes sont saturées de haine et peuvent choquer, et d’autres exsudent la violence. C’est pourtant une farce moderne, glaçante, que l’on apprécie aussi pour l’humour sous-jacent, comme l’excellente prestation des acteurs.

Fiche Technique

Sortie : 6 décembre 2017

Durée : 104 minutes

Avec Matt Damon, Julianne Moore, Noah Jupe, Gary Basaraba, Oscar Isaac…

Genre : comédie dramatique

Interdiction : – de 12 ans