Avec les filles – suite -, les nouvelles héroïnes : Lady S.

Deux albums à ce jour :
– Tome 1 : Na zdorovié, Shaniouchka ! [[Je ne connais pas le russe plus que ça, mais la traduction est donnée dans la BD : À ta santé Shaniouchka !]] d’octobre 2004
– Tome 2 : À ta santé, Suzie ! de septembre 2005

Chez Dupuis, dans la collection Repérages.

Si le nom du dessinateur, Aymond, ne me disait rien [[Ça va hein ! Après tout, je peux bien avoir les lacunes que je mérite !]], c’est celui du scénariste, Van Hamme (Thorgal, XIII, Blake et Mortimer) qui m’a incité à feuilleter ces albums.

Le trait est clair, les couleurs contrastées, et le dessin est réaliste, sans trop de surprise. Il se suffit à lui même quand il le faut afin d’éviter les cartouches de textes superflues. La mise en page est étudiée et les séquences d’images brèves et percutantes dignes d’un bon film d’action.

On remarquera tout de suite que si Thorgal et XIII s’essouflent, la nouvelle héroïne inspire beaucoup mieux le scénariste. Changement d’herbage réjouit les veaux, comme disait ma grand-mère. La grande force des auteurs de BD de nos jours est de savoir se renouveler et de ne pas hésiter à clôturer une série pour en créer une autre. Et tant pis pour les commerciaux.

Le trait commun entre Thorgal, XIII et Lady S. est que Van Hamme les plonge d’abord dans une béchamel infernale avant de voir comment ils vont s’en sortir.

1991 : l’URSS se casse la margoulette. Le KGB élimine, vite fait, bien fait, des témoins gênants. Shania, une jeune fille de 13 ans va se trouver orpheline et nous allons suivre la manière dont elle va s’en sortir avec les faibles moyens à sa disposition.

Classiquement ces deux premiers albums dont les évènements se suivent, posent comme d’habitude les décors et les personnages principaux. L’aventure est truffée d’éclair-retours [[Les Bretons diraient flash-back, je crois ?!]] savamment dosés et répartis pour que nous puissions découvrir la génèse des sentiments des personnages. Elle a même réussi à me tirer une larme : avoir un coeur d’artichaut ne se commande pas, et on ne peut pas se refaire alors il faut bien refaire les autres !

L’héroïne passe d’orpheline éplorée à cambrioleuse monte-en-l’air, puis de diplomate respectée à espionne efficace en moins de temps qu’il en faut pour le lire, avec une identité différente à chaque fois, évidemment. Elle possède une faculté d’initiatives et de réaction aux évènements fulgurante. Il est clair que je n’aimerais pas avoir un chef de service comme ça… ou alors juste pour son physique, mais je digresse. Et si vous voulez connaître le pourquoi du titre Lady S., il vous faudra attendre les dernières pages du deuxième album, na !

Il vaut mieux être éveillé pour ne pas s’y perdre et ne pas interrompre la lecture. En un mot comme en cent : tordu comme du Van Hamme !