Avant première SF

2278 : la terre entière peut rejoindre une confédération d’extra-terrestres vieille de 8000 ans et accéder ainsi à un second souffle. Pour faire appliquer ses lois, la confédération galactique a créé un organisme dont les agents priviégient la voie diplomatique pour régler les conflits : l’ODI [[l’Office Diplomatique Intermondial]].

Evidemment, dans toute nouvelle lecture, mon sale défaut réapparait et j’essaie de retrouver des repères par rapport à des BD que je connais depuis longtemps… Les uniformes me font penser à ceux que dessine Bilal et les extraterrestres un peu à ceux qu’on trouve dans Valérian de même que la station Orbital rappelle de loin celle de Point-Central. Un zeste de jedi pour la formation des binômes et le caractère diplomatique de leurs missions. La recette secrète des auteurs : une intrigue moins manichéenne qu’elle n’en a l’air au départ.

Vous avez les ingrédients, touillez à feu doux : le talent des auteurs fait le reste, vous avez le début d’une magnifique aventure. Si on peut retrouver certains repères classiques de la SF, l’univers Orbital est en revanche unique, et appartient bien à ses auteurs. La collection «Repérages» de Dupuis ne faillit pas à la règle et s’enrichit d’un chef d’oeuvre de plus.

Le rythme, le ton, l’agencement des scènes et leur mise en page, les tons de couleurs dominants changeant à chaque type de scène, rien n’est uniforme, tout est surprenant. Je suis sûr que tout a été pensé, pesé et repesé. Le scénario va comme un gant au dessin et le dessin comme une main au scénario [[Une main au scénario : ça ne me va pas d’écrire les articles le dimanche !]]. Chaque vignette tombe pil-poil à la place qui lui est assignée et tout loge impeccablement dans les 48 pages que les éditeurs accordent généralement à leurs albums. On passe d’une planète à l’autre, d’un monde à l’autre et d’une situation à l’autre sans se perdre. Pas besoin de vignettes d’explication, le lecteur est submergé de détails tant les dessins sont fouillés. D’ailleurs je suis sûr que j’ai sûrement raté des choses, j’y retourne dès que possible.

Ajoutez à ça un format un peu plus grand que d’habitude, un album piqué au lieu d’être broché[[ Je crois qu’on dit comme ça, les pages sont pliées en deux et assemblées en cahiers cousus dans la couverture au lieu d’êtres grecquées et collées. Y’a-t-il un technicien de l’édition dans la salle ?]] : un chef d’oeuvre, que je dis !

Cette histoire n’est évidemment qu’un début, une mise en appétit pour la suite qui s’annonce prometteuse [[Mais c’est quand même frustrant, on nous met l’eau à la bouche et 48 pages plus tard, le verdict tombe : «à suivre» !]].

ORBITAL :
Dessin de Serge Pellé.
Scénario de Sylvain Runberg.
Dans la collection Repérages chez Dupuis.

Tome 1 : Cicatrices. 13 euros, Sortie le 05/04/2006.
A paraître : Tome 2 : Ruptures.