Ava – Avis +

Présentation officielle

Ava, 13 ans, est en vacances au bord de l’océan quand elle apprend qu’elle va perdre la vue plus vite que prévu. Sa mère décide de faire comme si de rien n’était pour passer le plus bel été de leur vie.

Ava affronte le problème à sa manière. Elle vole un grand chien noir qui appartient à un jeune homme en fuite…

Avis de Valérie

À 13 ans, alors que la lumière de l’été en bord de mer inonde chaque recoin, on accepte difficilement un verdict sans appel à la non-voyance. Ava est atteinte de rétinite pigmentaire et le spécialiste lui indique qu’elle va bientôt perdre la vue en lumière basse (la nuit) et qu’ensuite se sera l’ensemble de sa vision qui déclinera, inexorablement.

Si à 13 ans, on ne se rend peut-être pas compte de ce que cela implique sur une existence, c’est tout de même une condamnation à courte échéance. Et la jeune fille va tenter de vivre un maximum de choses durant ces vacances qu’elle passe avec sa mère et sa petite soeur encore bébé.

Ava kidnappe un grand chien noir appartenant à un jeune gitan. Elle décide de s’entraîner à ne plus voir avec lui. Elle est autant fascinée par le chien – qu’elle renomme Loupo – que par son propriétaire en permanence en butte avec ce qui l’entoure.

Cet étonnant long métrage propose une histoire simple mais vue différemment, aidée en cela par une image travaillée en 35 mm et non en numérique. L’angle narratif est celui de Ava et de l’adolescence, mais il est aussi désincarné, sans jugement. La réalisatrice choisit de montrer des scènes de nudités abruptes et candides à la fois, ce qui pourrait choquer[[On se permet une petite mise en garde pour le public plus jeune, certaines scènes de nudité frontale peuvent gêner ou choquer]], mais cela évoque plus une volonté d’authenticité que de voyeurisme.

On est au fur et à mesure de l’histoire comme charmé, envoûte par cette histoire initiatique d’une enfant unique. Et c’est aussi grâce au naturel confondant de l’actrice, Noée Abita, qui relève un sacré défi pour son premier film. Alors qu’elle a 18 ans au moment du tournage, elle joue facilement une ado, pas seulement grâce à un physique adapté, mais car elle est extraordinairement bonne actrice.

À ses côtés, Juan Cano est idéal pour incarner ce jeune homme à vif, rejeté par tous, mais également encore enclin à se laisser aller à l’innocence. Totalement mystérieux, il arrive pourtant à idéaliser cette relation qui aurait pu glisser vers le malsain.

Ava n’a que 13 ans, mais elle doit vivre vite et sa maturité semble presque plus riche que celle de sa mère qui elle n’assume pas de ne plus être une jeune fille en fleur. Ce film lumineux est terriblement accrocheur et nous fait oublier les cadres dans lesquels on enferme parfois les scénarios.

On ressent l’air salin, le soleil, comme la brume qui assombrit la vision de l’héroïne. Et on vit cette aspiration à la liberté portée par deux êtres différents mais réunis autour de ce principe essentiel.

Fiche Technique

Sortie : 21 juin 2017

Durée : 105 minutes

Avec Noée Abita, Laure Calamy, Juan Cano…

Genre : comédie dramatique