Absences – Avis +

Présentation de l’éditeur

Après l’assassinat d’Amanda O’Toole, septuagénaire retrouvée amputée de quatre doigts dans son appartement, la police n’a pas grand mal à diriger ses soupçons sur la voisine et amie de la victime. Jennifer White, ex-chirurgienne orgueilleuse, n’entretenait-elle pas un rapport de force complexe avec la victime, fait de rivalités et de trahisons ?

Difficile de percer ce mystère quand la principale suspecte souffre d’Alzheimer et qu’elle ignore elle-même si elle est coupable… Face à une personnalité aussi imprévisible et tourmentée, la vérité ne peut être simple.

Avis de Linagalatée

Jennifer White souffre de démence sénile. Elle ne se souvient pas toujours de ceux qui l’entourent, ses enfants Mark et Fiona, son mari James, sa dame de compagnie Magdalena, son amie Amanda et son mari Peter.

Elle a été une chirurgienne orthopédique reconnue, elle a arrêté d’exercer dès qu’elle s’en rendue compte de sa maladie ; elle a pris sa retraite dignement.

Aujourd’hui son moyen de communication est ce carnet où on note des choses pour elle et où elle note des choses. Elle les relit pour se souvenir.

Amanda a été retrouvée morte le 22 février 2009, elle le sait, Magdalena lui a fait lire l’article dans le carnet. Elle a été assassinée et 4 doigts lui ont été coupés.

Jennifer va être soupçonnée de ce meurtre, mais comment se souvenir ? Elle ne se souvient de rien, ni d’hier, ni d’avant-hier, mais d’avant elle se souvient très bien. Elle est chirurgienne et on l’attend à l’hôpital pour opérer et non elle n’a pas d’enfant !

Ces errances, ces absences sont désormais son lot quotidien et le lot de ses proches. Tous sont conscients qu’elle ne pourra pas toujours rester chez elle même avec Magdalena, qu’un jour il faudra songer à la placer dans une maison médicalisée, mais pour l’instant, elle doit se souvenir d’Amanda et de ce qu’il s’est passé. Amanda est morte ? Mais comment ?

Une histoire très touchante et très émouvante. D’anciens souvenirs qui reviennent si facilement à la surface et hier qui demeure un trou noir. Le personnage de Jennifer est sublime et l’on souffre avec elle de ne pas se souvenir. On revient sur les pas de sa vie, chaque étape, son métier, son mari, ses enfants. Elle a eu une vie tellement riche en évènements, elle a été couverte de tant d’honneurs que la voir ainsi errer, à la recherche de sa mémoire, est parfois douloureux. Et ce crime toujours omniprésent.

La douleur de ses enfants est également très bien décrite, il doit être particulièrement insupportable de voir ainsi ses proches se retrancher dans leur tête, jusqu’à en oublier comment parler et ne plus s’exprimer que par des cris. Même si l’histoire n’est pas concentrée sur eux, on sent parfaitement leur souffrance et leur impuissance devant cet état de fait.

Un livre poignant sur la maladie d’Alzheimer, tout en délicatesse, en pudeur et en tendresse, mais à aucun moment on ne peut le qualifier ni de thriller ni de policier.

Fiche technique

Format : poche
Pages : 408
Editeur : 10/18
Collection : Domaine Etranger Policiers
Sortie : 7 mai 2014
Prix : 8,40 €