A toi Lionel, mon fils… – Avis +

Présentation de l’éditeur

« Tu te souviens, Lionel, de cette nuit ? C’était au printemps. Tu étais revenu habiter chez moi pour quelque temps. Le premier soir, alors que tu venais d’arriver et que nous ne nous étions pas revus depuis sept ans, j’avais quitté la maison pour une soirée prévue de longue date, parée, bijoutée, coiffée. Sans voir que cela t’énervait, que tu voulais me parler. Lorsque je suis rentrée au petit matin, tu écrivais. Et j’ai sorti cette phrase idiote :  » Tu dors ?  » Alors, ce fut l’explosion. Tu m’as accusée de ne pas avoir changé, de m’intéresser plus à mes fringues et mes fêtes qu’à toi. Nous nous sommes engueulés comme jamais. J’aurai du rester, certes, mais que me reprochais-tu vraiment ? De quoi moi, ta mère, étais-je coupable à tes yeux ?

Aujourd’hui, le temps a passé, tu n’es plus là et je voudrais te dire, enfin, qui je suis. Révéler ce que je n’ai jamais dévoilé, à toi ni à personne. Te parler de ma famille, de celle que j’ai essayé de créer autour de toi, des personnages marquants de ma vie, des boîtes que j’ai montées dans le monde entier, de ceux qu’on appelle désormais les “people”, princes de sang, princes de cœur, parfois aussi “princes monseigneur”. Je voudrai, pour toi qui terminais tes lettres en me disant « Attention, je suis jaloux », ôter enfin le masque et dévoiler mon vrai visage. Parce que s’il y a beaucoup d’évènements et émotions que tu sais déjà, je souhaite et dois te les raconter telles que je les ai vécues, perçues, avec mes mots, ma vision, te confier en somme ce que toi, souvent, tu ne voulais pas entendre. » Régine Zylberberg


Avis d’Enora

Dans cette longue lettre destinée à son fils unique mort en 2006, Régine laisse tomber le masque, derrière lequel, depuis toujours elle s’est protégée, l’armure étanche qui cachait ses fêlures. Femme entière mais pudique, dévorant la vie à pleines dents mais habitée de souvenirs douloureux, aussi exigeante vis à vis d’elle-même que des autres, Régine cherche à comprendre les relations tumultueuses, passionnelles, difficiles et douloureuses qu’elle a vécu avec son fils.

Dans ce texte à la fois personnel et universel, elle analyse la difficulté de communication au sein d’une famille où la pudeur bloquait les mots d’amour et où les non-dits creusèrent des fossés impossible à combler. De façon profondément sincère, elle y dévoile son enfance, ses peurs pendant la guerre, l’abandon de sa mère et cette volonté de vivre qui reste un combat de tous les instants.

Récit catharsique, cette lettre écrite pour son fils disparu permet d’exprimer pour elle, tout ce qu’elle aurait voulu lui dire et qu’il ne voulait pas entendre.

Bouleversant.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 308
Editeur : Flammarion
Sortie : 19 mai 2010
Prix : 21 €v